- lande
- (lan-d') s. f.1° Terrains incultes couverts de bruyères, de genêts, de fougères et autres plantes spontanées de peu de valeur.• Il [le lièvre] s'éloigne des chiens, les renvoie aux calendes, Et leur fait arpenter les landes, LA FONT. Fabl. VI, 10.• La grande étendue de mes landes vous offre de quoi exercer votre zèle pour l'agriculture, MONTESQ. Correspond. 49.• Songez à vos quarante lieues de landes vers Bordeaux, à cette partie de votre Champagne que vous avez nommée si noblement pouilleuse, VOLT. Facéties, Disc. Velches..Fig.• Il y a beaucoup de landes dans mes lettres avant que de trouver la prairie, SÉV. dans le Dict. de DOCHEZ..Fig. Aller de la lande dans le pré, passer d'une condition moins bonne à une meilleure.2° Nom donné, dans quelques provinces, au jonc marin qui croît dans ces terres incultes. On coupe ces landes pour chauffer le four.LANDES, FRICHES. Les landes sont des terres incultes, mais qui sont mauvaises par elles-mêmes et qui ne donnent que de chétives productions spontanées. Les friches sont des terres non cultivées ; elles peuvent être très bonnes.XIIe s.• Vindrent li plusur en une lande où il truverent miel, Rois, p. 48.XIIIe s.• Dangiers, li orribles maufès, Quant il se senti enchausés [poursuivi], S'enfuist plus tost que cerf en lande, la Rose, 21535.XVe s.• Après souper, nouvelles vinrent que un sanglier estoit ens ès landes assez près de là, FROISS. I, II, 44.Provenç. landa ; de l'allemand Land, champ, contrée. À cause du sens particulier que lande a aujourd'hui, Diez rejette l'allemand Land, et donne la préférence au breton lann, buisson d'épines ; mais l'historique semble montrer que, primitivement, lande a correspondu suffisamment à l'allemand Land.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.