- lai
- lai, laie 1.(lè, lê) adj.Laïque. Un conseiller lai.• En France, il n'y avait pas alors de condamnation de dépens en cour laie, MONTESQ. Esp. XXVIII, 35.Frère lai, moine lai, frère servant qui n'est point destiné aux ordres sacrés.On a dit aussi, soeur laie, pour soeur converse, qui est seul usité maintenant.Autrefois, moine lai, se disait d'un laïque, ordinairement homme de guerre invalide que le roi plaçait dans une abbaye de nomination royale pour y être entretenu.S. m. pl. Les lais, les laïques. Les clercs et les lais.XIIe s.• Sainte iglise en dreit li [quant à lui] abaissier [il] ne lerra, Ne à laie justise les clers ne liverra, Th. le mart. 27.XIIIe s.• Or vous faites amer de gent letrée et laie, Berte, VIII.• Et aussi, quel que plet li lai voelent mouvoir contre clerc, la connoissance en apartient à sainte Eglise, BEAUMANOIR XI, 7.• Onques homme lay de nostre temps ne vesqui si saintement, JOINV. 191.• L'omme lay, quant il ot [entend] mesdire de la loy crestienne, ne doit pas la deffendre, ne mais [si ce n'est] de l'espée, JOINV. 198.XVe s.• Je congnoys que pauvres et riches, Sages et folz, prebstres et laiz, Noble et vilain, larges et chiches, Petits et grans, et beaulx et laids... Mort saisit sans exception, VILLON Grand testament, XXXIX..XVIe s.• La bonne femme, ne sachant que vouloit dire un conseiller lai, entendit que ce dut estre un conseiller laid, DESPER. Contes, XLIV.Forme ancienne et régulière représentant le lat. laïcus, où l'accent est sur la.————————lai 2.(lè) s. m.Dans le moyen âge, sorte de petit poëme racontant en vers de huit syllabes une aventure merveilleuse prise dans les légendes. Je fis jadis chansons et lais ; Avec joie alors je chantais ; Aujourd'hui mourant de regrets, C'est mon chant de mort que je fais, CREUSÉ DE LESSER, la Table ronde, ch. XIII (d'après un ancien lai rajeuni par M. de Tressan).Il s'est dit, par extension, de toute espèce de petit poëme.• Vers la fin de la fête, des troubadours chantaient des lais d'amour, CHATEAUB. Gén. IV, V, 4.XIIe s.• D'un dous lai d'amor De Blancheflor, Compains, [je] vous chanteroie, Romanc. p. 66.• Jamais par moi n'ert [ne sera] leüs vers ni lais, Couci, XXII.XIIIe s.• Issi [ainsi] avient, cum dit vus ai ; Li Bretun en firent un lai De Equitan, cum il fina, E la dame qui tant l'ama, MARIE Equitan..• Lais d'amors et sonnés cortois Chantoit chascun en son patois, Li uns en haut, li autre en bas, la Rose, 707.XVIe s.• Et au livre que je vous donne, Qui est plain de laiz et ballades, ST-GEL. 138.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.