- jointure
- (join-tu-r') s. f.1° Endroit où les os se joignent.• Les os sont brisés de distance en distance, ils ont des jointures où ils s'emboîtent les uns dans les autres, FÉN. Exist. 31.Fig.• Alors [à la mort du Dauphin], si on ose hasarder ce terme, toutes les jointures de son âme [du duc de Beauvilliers] furent ébranlées, SAINT-SIMON 365, 82.2° Endroit où se joignent des pierres, des planches. On ne peut apercevoir la jointure de ces deux pièces de bois.3° Fig. Adresse à trouver les joints, les opportunités, les facilités des choses.• Le président de Mesmes qui avait plus de vues et plus de jointures lui répondit : Vous vous moquez...., RETZ II, 210.• Le maréchal de Bellefonds a gâté cette affaire : M. de la Rochefoucauld dit que c'est qu'il n'a point de jointures dans l'esprit, SÉV. 135.• M. le Grand trouva jointure à mettre le prince Camille à la place de Carlingford, SAINT-SIMON 104, 113.4° Terme de vétérinaire. La jointure longue ou courte caractérise le cheval long-jointé ou court-jointé.XIe s.• [Il] Tranche l'eschine, onc n'i ot quis [cherché] jointure, Ch. de Rol. CII.XIIIe s.• Et de ce droict descent jeointure de male [mâle] et de femele, que nos apelons mariage, Liv de jost. et de plaid, 2.• Pour les gointures des genous faire plus legieres, ALEBRANT f° 29.XVIe s.• Encor faillirent-ils à se noier sur un banc, qui, ouvrant une jointure du bateau, les mit en l'eau jusques à mi jambes, D'AUB. Hist. III, 316.• Et dessus les jointures des doigts, y avoit force diamants, MARG. Nouv. LVII.Provenç. junctura, junhtura ; espagn. juntura ; ital. giuntura ; du lat. junctura, formé du supin junctum, de jungere, joindre.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.