- invasion
- (in-va-zion ; en vers, de quatre syllabes) s. f.1° Action d'envahir, de pénétrer militairement dans un pays. Une guerre d'invasion.• Le gouvernement anglais avait pris le change sur les desseins de la France ; il craignait une invasion et ne songeait pas à l'île de Minorque, VOLT. Louis XV, 31.• Il y a très peu de traces de l'invasion des barbares en Italie, STAËL Corinne, XI, 1.Action de s'emparer d'une propriété privée.• Ce qui montre combien était réputé saint et inviolable le droit de la propriété légitime, et combien l'invasion était condamnée, BOSSUET Polit. VIII, II, 4.2° Par extension, il se dit de tout ce qui peut être comparé à l'irruption d'ennemis. La bande joyeuse fit invasion dans le jardin. L'invasion de la ville par les eaux débordées.3° Fig. Il se dit encore des choses morales qui s'emparent des esprits et que l'on compare à des envahissements. L'invasion des fausses doctrines, du mauvais goût.4° Terme de médecine. Début d'une maladie. Dans quelques maladies l'invasion s'annonce par un frisson.XIVe s.• Faire invasions et emprises contre les monarches, ORESME Thèse de MEUNIER..XVe s.• S'il tumbe en invasion et assaut d'autrui, n'aura qui le deffende, les Triomphes de la noble dame, f° 87, dans LACURNE.XVIe s.• Que nulle raison ne permet cela, et que c'est une invasion violente, CALV. Inst. 869.• Les invasions et incursions contraires, MONT. IV, 93.Provenç. envazio, invasion ; espagn. invasion ; ital. invasione ; du lat. invasionem, de invadere, de in, en, dans, et vadere, aller (voy. vais).
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.