- inutilité
- (i-nu-ti-li-té) s. f.1° Manque d'utilité, en parlant des choses. L'inutilité des remèdes dans cette maladie.• Philosophes dans l'inutilité des conversations, peuple dans tout le cours de notre conduite, MASS. Carême, Dauphin..• Tout ce qui est un éternel sujet de dispute, est d'une inutilité éternelle, VOLT. Lett. Mme du Deffant, 12 mars 1766.2° Incapacité, impossibilité d'être utile, en parlant des personnes.• Vous êtes trop bonne de me rassurer sur la douleur que me donne mon inutilité pour votre service, SÉV. 8 déc. 1679.• Qui peut, avec les plus rares talents et le plus excellent mérite, n'être pas convaincu de son inutilité ?, LA BRUY. II.• Avant que le duc de Choiseul, son cousin [du comte de Praslin], eût donné l'importance de l'ambassade et du ministère à sa triste inutilité, MARMONTEL Mémoires, III.3° Défaut d'emploi ou d'occasion de servir. C'est un homme qu'on laisse dans l'inutilité.• Les Espagnols s'abandonnent à l'amour dans l'inutilité de Madrid, où rien ne donne du mouvement que cette seule passion, SAINT-ÉVREMOND dans RICHELET.4° Chose inutile, chose superflue.• Voilà, ma bonne, toutes les inutilités que je puis vous mander aujourd'hui, SÉV. 27 mai 1680.• Je trouve que vous avez tant de raison, que je ne comprends pas par quelle fantaisie je vous demandais cette inutilité [un mot à l'adresse de Mme de la Fayette], SÉV. 4 juin 1676.• Passer les jours dans les inutilités, MASS. Carême, Élus..• Et cet univers n'est lui-même Qu'une grande inutilité, BÉRANG. Voyageur..Lat. inutilitatem, de inutilis, inutile.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.