- intriguer
- (in-tri-ghé), j'intriguais, nous intriguions, vous intriguiez ; que j'intrigue, que nous intriguions, que vous intriguiez.1° V. n. Faire une intrigue, des intrigues.• Intrigue en ton sénat, soulève les états, VOLT. Don Pèdre, II, 4.• Pour qu'il ne prenne aucun ombrage, et vous croie plus pressé de dormir que d'intriguer chez lui, BEAUMARCH. Barb. de Sév. I, 4.2° V. a. Donner à penser, mettre en souci.• Et que le plus petit de la race mortelle, à chaque pas qu'il fait, à chaque bagatelle, Doive intriguer l'Olympe et tous ses citoyens, LA FONT. Fabl. VIII, 5.• Quel plaisir d'intriguer trois hommes à la fois !, BARTHE Fausses infidél. sc. 4.Intriguer quelqu'un, exciter vivement, sans se faire connaître, la curiosité de quelqu'un. Un masque l'intrigua toute la nuit au bal de l'Opéra.3° Intriguer une pièce, y mettre une intrigue bien nouée.• Corneille a voulu intriguer ce qu'il fallait laisser dans sa simplicité majestueuse, VOLT. Comm. Corn. Rem. Oedipe, IV, 1.4° S'intriguer, v. réfl. Combiner divers moyens pour faire réussir quelque chose.• M. de Coëtlogon, gouverneur, s'est intrigué dans toute cette affaire, SÉV. 581.• L'âge viril, plus mûr, inspire un air plus sage, Se pousse auprès des grands, s'intrigue, se ménage, BOILEAU Art p. III.• Un courtier d'usure, comme vous, ne doit s'intriguer que d'affaires de contre-bande, REGNARD Sérénade, 1.• Il s'intriguait pour vous, sans s'intéresser à vos affaires, MARIVAUX Paysan parv. 4e part..S'intriguer partout, se fourrer partout, chercher à se donner de l'accès partout où l'on peut.Se mettre en souci.• Quand les filles ont quelque vivacité, elles s'intriguent, elles veulent parler de tout, FÉN. t. XVII, p. 88.On a dit intriquer au commencement du XVIIe siècle : Vous ne vous intriquerez point, MALH. Ép. de Sénèque, XXXVII.XIVe s.• Si la sajete est en partie reposte entriquée que tu ne le puisses veoir, LANFRANC f° 27, verso..XVIe s.• Et par ladite response luy avoient les commis et deputez d'icelle ligue signifié que, pour estre son affaire fort intrinqué, tellement qu'il estoit presque impossible de le decider...., M. DU BELLAY 207.• Il s'intrigue d'un mestier que tu ne sçais pas, mais il ne mangera de sa vie de mon pain, D'AUB. Vie, XXXIV.Provenç. entricar, intricar ; du latin intricare, embarrasser, qui vient de tricae, embarras, billevesées.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.