- intervention
- (in-tèr-van-sion ; en vers, de cinq syllabes) s. f.1° Opération par laquelle on intervient, on se mêle de quelque affaire. L'intervention du gouvernement français dans les négociations, aux négociations.Il se dit des choses en un sens analogue. L'intervention de la philosophie dans la conduite de la vie.• Les philosophes qui, par je ne sais quelle idée de perfection, veulent tout ramener à l'âme, oublient que nous n'avons des idées que par l'intervention des sens, et que nous n'avons de notions abstraites que par l'intervention des signes qui tombent encore sous le sens, BONNET Ess. analyt. âme, ch. 24.2° Action par laquelle on intervient soit comme médiateur, soit comme supérieur. Cela nécessita l'intervention de la force armée.3° Acte par lequel un peuple interpose sa médiation dans les affaires d'un autre peuple, soit par la voie des armes, soit par celle des négociations. Intervention armée. Intervention pacifique. Droit d'intervention.Non-intervention, système de politique internationale dans lequel on prétend que les gouvernements n'ont pas le droit d'intervenir à main armée dans les affaires et les troubles les uns des autres.4° Action par laquelle on prend part à quelque affaire légale ou judiciaire. Par son intervention au contrat, il s'est rendu caution. Intervention au procès, dans le procès.Action de s'introduire dans une instance pendante entre deux ou plusieurs parties.Terme de jurisprudence commerciale. Intervention à protêt, action d'un tiers qui intervient pour accepter une lettre de change, lorsqu'elle est protestée faute d'acceptation. On dit, dans le même sens, acceptation par intervention.XVIe s.• Tout le peuple fut enlevé, depuis restitué en une miserable condition par l'intervention de l'ambassadeur de France, D'AUB. Hist. I, 247.Lat. interventionem, de intervenire, intervenir.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.