- interruption
- (in-tè-ru-psion ; en vers, de cinq syllabes) s. f.1° Action d'interrompre, état de ce qui est interrompu. L'interruption des travaux.• Sans interruption de vos sacrés concerts, à son avénement tenez les cieux ouverts, ROTR. St Genest, IV, 5.• Le Messie est attendu par les Hébreux, il vient et il appelle les gentils comme il avait été prédit ; le peuple qui le reconnaît comme venu, est incorporé au peuple qui l'attendait, sans qu'il y ait entre deux un seul moment d'interruption, BOSSUET Hist. II, 13.• Le caractère infaillible et ineffaçable de toutes les sectes, sans excepter une seule depuis que l'Église est Église, c'est qu'on leur marquera toujours leur commencement et le point d'interruption par une date si précise, qu'elles ne pourront elles-mêmes le désavouer, BOSSUET Var. 1er instr. past. § 14.• Seize ans d'une prospérité accomplie, qui coulèrent sans interruption, BOSSUET Reine d'Anglet..• C'est, dit-on, un obstacle à la perfection de l'amour et une interruption de son exercice, que de réfléchir sur l'amour et sur sa durée, ou sur son accroissement et sa diminution, BOSSUET Ét. d'orais. V, 32.• L'interruption du commerce désespère tout le monde, VOLT. Corresp. d'Alembert, 10 août 1767.• On ne peut voir nulle part une image aussi frappante de l'interruption subite de la vie, STAËL Corinne, XI, 4.Terme de jurisprudence. Interruption civile, interruption de la prescription par un acte signifié à la personne à qui on veut ôter le bénéfice de la prescription. Interruption naturelle, celle qui résulte de la privation de jouissance pendant un an. Il y a interruption naturelle, lorsque le possesseur est privé, pendant plus d'un an, de la jouissance de la chose, Code Nap. 2243. Une citation en justice, un commandement ou une saisie, signifiés à celui qu'on veut empêcher de prescrire, forment l'interruption civile, ib. 2244.2° Particulièrement. Action d'interrompre une personne qui parle. Une interruption qui trouble un orateur.Paroles prononcées pour interrompre. Des interruptions partirent de tous les points de la salle.3° Terme de rhétorique. Figure dans laquelle on interrompt volontairement le fil de son discours pour se livrer à d'autres idées, et qui est plus connue sous le nom de suspension ou réticence.XVIe s.• C'est miracle de veoir continuer des actions si diverses, d'une si pareille teneur qu'il n'y sente point d'interruption et d'alteration, aux confins mesmes et passage de l'une à l'autre, MONT. I, 396.Lat. interruptionem, de interruptum, supin de interrumpere, interrompre.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.