- infirmité
- (in-fir-mi-té) s. f.1° Défaut de force.• La naissance a des marques indubitables de notre commune faiblesse ; nous commençons tous notre vie par les mêmes infirmités de l'enfance, BOSSUET Gornay..• Vous avez besoin d'un lit pour vous reposer dans votre accablement.... autre faiblesse déplorable ; vous faites de tous ces témoins et de tous ces monuments de votre faiblesse un spectacle à votre vanité, et il semble que vous vouliez triompher de l'infirmité qui vous environne de toutes parts, BOSSUET Concupisc. 9.2° Particulièrement. Indisposition ou maladie habituelle. La surdité, la cécité sont des infirmités.• Une mort chrétienne, préparée par des infirmités sensibles et humiliantes, FLÉCH. Mme de Mont..• Malgré plusieurs soins différents et les infirmités même qui deviennent le plus grand de tous les soins, M. de Chazelles ne perdait point de vue ses galères égarées dans l'Océan, FONTEN. Chazelles..• Il n'est pas étonnant que nous soyons plus que les animaux sujets à des infirmités, puisque nous ne sentons pas aussi bien qu'eux ce qui nous est bon ou mauvais, BUFF. Disc. nat. anim. Oeuv. t. V, p. 306.Dans le langage médical, on nomme infirmité tout cas dans lequel un individu, avec ou sans désordre appréciable de la disposition matérielle du corps, ne possède pas telle ou telle fonction, ou la possède d'une manière imparfaite ou irrégulière, tout en jouissant d'ailleurs d'une bonne santé. La claudication, après la guérison de la luxation spontanée de la cuisse, est une infirmité.3° Fig. Faiblesse morale, fragilité pour le bien. Il faut supporter les infirmités de son prochain.• Ce serait imiter les premiers payens qui donnèrent à leurs dieux toutes les passions et toutes les infirmités des hommes, BALZ. Lett. II, liv. 6.• Combien y en a-t-il dont elle soutient tous les jours la fragilité naturelle et l'infirmité contre les plus violentes tentations !, BOURDAL. 13e dimanche après la Pentec. Dominic. t. III, p. 375.• Il est permis de chercher un secours à l'infirmité de la chair, FÉN. t. XVII, p. 205.XIe s.• Mult li angreget [croît] la sue anfermetet ; Or set il bien quet il s'en deit aler, St Alexis, LVI.XIIe s.• Cil qui estoient engroté [malades] Et d'aucune enferté grevé, Des laveüres bains faisoient, WACE Brut, V. 8277.• Il [les mauvais anges] par non sachance ou par enfermeteit ne pecharent mies, ST BERN. 524.XIIIe s.• Plusors ensoines [excuses] sont par les quix [lesquelles] ou par aucun des quix on pot ensonier [excuser] le jor qu'on a par devant signeur, si comme enfermeté de cors, BEAUMANOIR III, 2.• Et pour ce meschief et pour l'enfermeté du pays, là où il ne pleut nulle foiz goute d'yaue, nous vint la maladie de l'ost, JOINV. 236.XIVe s.• Beau filz, il te convient apprendre à congnoistre les sept metaux Dont le mercure est principaux, Leurs forces, leurs infirmitez, Et variables qualitez, LA FONT. 1413.Provenç. efermetat, enfermetat, infermetat ; espagn. enfermedad ; ital. infermità ; du lat. infirmitatem, de infirmus, infirme.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.