- indulgence
- (in-dul-jan-s') s. f.1° Facilité à excuser et à pardonner les fautes.• Le ciel n'est pas toujours aux méchants si propice ; Après tant d'indulgence il a de la justice, CORN. Attila, IV, 6.• Allez et n'imputez cet excès d'indulgence Qu'au pouvoir absolu qui retient ma vengeance, ROTR. Vencesl. I, 2.• Mon Dieu ! Monsieur de Sotenville, vous avez des indulgences qui n'appartiennent qu'à vous, et vous ne savez pas vous faire rendre par les gens ce qui vous est dû, MOL. Georges Dand. I, 4.• Faites sentir aux pécheurs l'horreur du crime qu'ils ont commis...., de peur que votre facilité ne leur soit une occasion de libertinage, et qu'abusant de votre indulgence, ils ne fassent une nouvelle injure au Saint-Esprit par leurs fréquentes rechutes, BOSSUET Sermons, Satisfaction, 2.• D'une mère facile affectez l'indulgence, RAC. Brit. I, 2.• L'expérience confirme que la mollesse ou l'indulgence pour soi et la dureté pour les autres ne sont qu'un seul et même vice, LA BRUY. IV.• Tout pouvoir en un mot périt par l'indulgence, VOLT. Alz. I, 1.• À l'infidélité l'indulgence encourage, VOLT. Tancr. I, 1.• Et que souvent pour deux époux L'art d'être heureux c'est l'indulgence, IMBERT Jaloux sans amour, III, 3.• Croyez que tout mortel a besoin d'indulgence, M. J. CHÉN. Fénel. III, 2.• C'était une personne sans indulgence, et qui, ne concevant rien que le devoir et les sentiments qu'il permet, prononçait l'anathème contre tout ce qui s'écartait de cette ligne, STAËL Corinne, XIX, 3.2° En termes ecclésiastiques, rémission de tout ou partie de la peine due au péché que le pape accorde en vertu des mérites du Sauveur (en ce sens il s'emploie souvent au pluriel). Indulgence plénière.• Lorsque, ayant égard ou à la ferveur des pénitents ou à d'autres bonnes oeuvres qu'elle [l'Église] leur prescrit, elle relâche quelque chose de la peine qui leur est due, cela s'appelle indulgence, BOSSUET Expos. de la doctr. de l'Égl. 8.• Qui ne sait la publication des indulgences de Léon X, et la jalousie des augustins contre les jacobins qu'on leur avait préférés en cette occasion ?, BOSSUET Var. I, § 6.• C'est par le mépris des indulgences qu'a commencé le schisme de l'hérésie, BOURDAL. Ouvert. du jubilé, myst. t. II, p. 533.• Il [Léon X] prétexta une guerre contre les Turcs, et fit vendre dans tous les États de la chrétienté ce qu'on appelle des indulgences, c'est-à-dire la délivrance des peines du purgatoire, soit pour soi-même, soit pour ses parents et amis, VOLT. Moeurs, 137.• Les évêques d'Angleterre étaient encore catholiques en renonçant à la juridiction du pape ; et ils étaient si animés contre les hérétiques que, lorsqu'ils les avaient condamnés au feu, ils accordaient quarante jours d'indulgence à quiconque apportait du bois au bûcher, VOLT. ib. 137.Fig. et familièrement. Gagner, mériter les indulgences, les indulgences plénières, se dit, en plaisantant, d'une personne qui fait une chose méritoire, difficile, désagréable.• Tout domestique en trompant un mari Pense gagner indulgence plénière, LA FONT. Gag..Provenç. indulgencia, endulgencia, endulgensa ; esp. indulgencia ; ital. indulgenzia, indulgenza ; du lat. indulgentia, de indulgens, indulgent.SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIREINDULGENCE. Ajoutez : - HIST. XIVe s.• Caïn par la desesperance N'ot ne pardon ne indulgence, MACÉ Trad. de la Bible en vers, f° 3, verso, 2e col..
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.