- indignation
- (in-di-gna-sion ; en vers, de cinq syllabes) s. f.Sentiment de colère et de mépris qu'excite une personne ou une chose indigne.• L'indignation qu'on prend avec étude, Augmente avec le temps et porte un coup plus rude, CORN. M. de Pomp. IV, 1.• Le Seigneur a conçu une violente indignation contre vos pères, SACI Bible, Zacharie, I, 2.• À ces mots il se livre Aux transports violents de l'indignation, LA FONT. Fabl. VIII, 16.• On a de l'indignation pour cette horrible chicane, SÉV. 53.• L'imprudence brutale donne de l'indignation, FÉN. Tél. VII.• César, qui cependant lisait sur leur visage De l'indignation l'éclatant témoignage, VOLT. Mort de Cés. II, 4.• On ne peut concevoir que de l'indignation contre Théodoret, qui, seul de tous les historiens, rapporte qu'il [l'empereur Julien] sacrifia une femme dans le temple de la lune à Carres, VOLT. Dict. phil. Julien..XIIe s.• Et se aucuns avoit presumption de ce atempter, il sache qu'il encourroit le [la] indignation de Dieu tout puissant, TAILLIAR Recueil, p. 501.XIVe s.• Les vierges ravies [les Sabines enlevées par les Romains] n'avoient pas meilleur esperance de soy ne meneur [moindre] indignacion, BERCHEURE f° 10.• Il convient que accoustumance propre à vertu ait esté devant, par quoy la personne aime le bien et ait indignacion de chose laide et deshoneste, ORESME Eth. 325.• Il [le roi] les a du conseil tous fait bouter arriere ; Les traïstres en ont grant indignacion, Compl. sur la bataille de Poitiers, Bibl. des chart. 3e série, t. II, p. 262.XVe s.• Eschey en l'indignation et haine grandement du roi de France messire Godefroy de Harcourt, FROISS. I, I, 246.XVIe s.• Celles qui sont honnestes, fuyans les marques de vieillesse et de turpitude, desirans eviter l'indignation [dédain] de leurs maris, PARÉ XXV, 44.Provenç. indignacio, endignacio ; espagn. indignacion ; ital. indignazione ; du lat. indignationem, de indignari, s'indigner.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.