- inclémence
- (in-klé-man-s') s. f.1° Défaut de clémence, en parlant des dieux, du ciel, du sort.• Dans ces funestes lieux où la seule inclémence D'un rigoureux destin réduit mon innocence, CORN. Clit. IV, 6.• Tandis que, pour fléchir l'inclémence des dieux, Il faut du sang peut-être et du plus précieux, RAC. Iphig. I, 2.L'inclémence du parterre, l'inclémence de la critique, etc. leur rigueur à l'égard des pièces de théâtre, des livres.2° Fig. État rigoureux, en parlant des choses, comparé au défaut de clémence chez les personnes.• Sommes-nous, dit-il, en Provence ? Quel amas d'arbres toujours verts Triomphe ici de l'inclémence Des aquilons et des hivers ?, LA FONT. Psyché, I, p. 14.• Voudriez-vous, faquins, que j'exposasse l'embonpoint de mes plumes aux inclémences de la saison ?, MOL. Préc. 8.• L'inclémence du ciel et des saisons, LA BRUY. Disc. à l'Acad. franc..• Dans des sables brûlants, sur des rochers déserts, Je supporte avec toi l'inclémence des airs, VOLT. Mahom. II, 4.• J'observais que l'inclémence des airs est ridicule dans une histoire, parce que le terme d'inclémence a son origine dans la colère du ciel, qu'on suppose manifestée par l'intempérie, les dérangements, les rigueurs des saisons, VOLT. Dict. phil. Dictionnaire.• Comparons nos chétives brebis avec le moufflon dont elles sont issues ; celui-ci, grand et léger comme un cerf, armé de cornes défensives et de sabots épais, couvert d'un poil rude, ne craint ni l'inclémence de l'air, ni la voracité du loup, BUFF. Quadrup. t. VII, p. 201.• Et jamais de vos sombres ennuis Un rayon de printemps n'adoucit l'inclémence, M. J. CHÉN. Fénelon, II, 3.XVIe s.• C'est inclemence, voire cruauté, de pardonner à ceux qui meritent mourir, Sat. Mén. p. 188.Lat. inclementia (voy. inclément).SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIREINCLÉMENCE. - HIST. XVIe s. Ajoutez :• Du ciel troublé la future inclemence, J. PELLETIER DU MANS la Savoye (1572), Chambéry, 1856, p. 279.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.