- inceste
- inceste 1.(in-sè-st') s. m. et f.1° Celui, celle qui est coupable d'inceste. Autrefois les incestes étaient punis de mort.Nom donné à certains hérétiques du onzième siècle qui croyaient le mariage permis au quatrième degré, malgré la défense de l'Église.2° Adj. Incestueux.• J'en vois quelque partie en ce désir inceste, CORN. Oedipe, III, 5.• Le ciel vous destinant à des flammes incestes, CORN. ib. IV, 1.Inceste, en cet emploi, soit comme substantif, soit comme adjectif, tombe en désuétude.XVe s.• Aucune aussi, incestes en leurs fais, E. DESCH. Poésies mss. f° 300.• Comment fus tu [Néron] de couraige villain Et insextre de gesir charnelment Avec ta suer... ?, ib. f° 315.XVIe s.• L'inceste de Corinthe fut receu en la communion des fideles, après s'estre humblement soumis à la correction, CALV. Inst. 496.Lat. incestus, de in.... 1, et castus, chaste.————————inceste 2.(in-sè-st') s. m.1° Conjonction illicite entre les personnes qui sont parentes ou alliées au degré prohibé par les lois.• De peur d'un parricide et de peur d'un inceste, CORN. Oedipe, III, 4.• Va chercher des amis dont l'estime funeste Honore l'adultère, applaudisse à l'inceste, RAC. Phèd. IV, 2.• Mes crimes désormais ont passé la mesure ; Je respire à la fois l'inceste et l'imposture, RAC. ib. IV, 6.• Par là il donna le premier l'exemple de ces incestes [mariage du frère et de la soeur] qui fut suivi de la plupart des successeurs de Cambyse, quelque contraire qu'il soit à la pudeur et au bon ordre, ROLLIN Hist. anc. Oeuv. t. II, p. 326, dans POUGENS.• Caligula publiait hautement que sa mère était née de l'inceste d'Auguste et de Julie ; c'est ce que dit Suétone dans la vie de Caligula, VOLT. Dict. phil. Auguste, Octave..Terme de droit canon. Inceste spirituel, conjonction illicite entre les personnes alliées par une affinité spirituelle, comme entre le parrain et la filleule.Commerce criminel entre le confesseur et sa pénitente.Etat du bénéficier qui possède la mère et la fille, c'est-à-dire deux bénéfices dont l'un dépend de l'autre.2° Terme de vétérinaire. Il y a inceste quand on accouple pour la génération le père avec la fille, la mère avec le fils, le frère avec la soeur ; c'est une partie de ce que les Anglais appellent propagation in and in, laquelle comprend toutes les unions entre individus de la même variété, race ou fausse race, par opposition à croisements.3° Terme d'alchimie. Union des matières auxquelles on assignait une parenté imaginaire.XIVe s.• Herodes Antipas n'eust pas decolé saint Jehan Baptiste, se le disner qu'il fist n'eust esté si plein de glotonnie et d'inceste, J. DE VIGNAY Eschecs moralisés, f° 68.XVIe s.• Crassus fut absouls à pur et à plein de l'inceste [accointance avec une vestale] dont il estoit mescreu, AMYOT Crass. 1.Lat. incestus (voy. inceste 1).
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.