- incartade
- (in-kar-ta-d') s. f.1° Acte ou parole brusque qui a quelque chose de blessant pour celui qui en est l'objet.• Je lui sais mauvais gré d'une telle incartade, MOL. l'Ét. II, 3.• Ils vous rendent chagrin pour chagrin par leurs incartades et leurs brusqueries, BOURD. Serm. Dim. t. II, p. 57.• Il faut que je commence par faire quelque incartade aux gens qui sont ici, DANCOURT Maison de camp. sc. 17.• D'où lui vient une telle boutade ? Et qui peut m'attirer cette sotte incartade ?, DESTOUCHES Homm. sing. V, 11.• Il fit un soir à table une incartade dont je me tirai mal, parce que je suis bête, sans présence d'esprit, J. J. ROUSS. Conf. XI.• Le régent ne fit que rire de l'incartade allemande de sa mère, et s'inquiéta peu du chagrin de sa femme, DUCLOS Mém. Rég. Oeuv. t. V, p. 411, dans POUGENS.2° Extravagances, folies que fait une personne.• Je t'en crois sans jurer, avec tes incartades, CORN. le Menteur, I, 4.• Non, tout de bon quittez toutes ces incartades ; Le monde par vos soins ne se changera pas, MOL. Mis. I, 1.• Mon importun et lui, courant à l'embrassade, Ont surpris les passants de leur brusque incartade, MOL. Fâcheux, I, 1.Espagn. encartarse, prendre une mauvaise carte, encartar, condamner par contumace, impliquer dans une affaire. C'est par une dérivation du premier sens que s'est formé incartade, action de prendre une mauvaise carte, de faire une sottise ; de in, en, et carta, carte. Comp. l'italien dar nelle scartate, répéter la même chose et aussi s'emporter.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.