- impie
- (in-pie) adj.1° Qui s'élève contre la Divinité.• Ils [les Juifs] conjuraient le Seigneur de les délivrer de l'impie Nicanor, SACI Bible, Machab. II, 8.• Pourquoi me déchirez-vous par vos blasphèmes, nation impie ?, BOSSUET Anne de Gonz..• Rions, chantons, dit cette troupe impie ; De fleurs en fleurs, de plaisirs en plaisirs Promenons nos désirs, RAC. Athal. II, 9.Il se dit dans le style poétique ou soutenu de ce qui appartient aux personnes impies. Il osa porter sur le prêtre sa main impie.Substantivement. Un impie. Une impie.• Vous fuirez le mensonge, vous ne ferez point mourir l'innocent et le juste, parce qu'il abhorre l'impie, SACI Bible, Exode, XXIII, 7.• Où en sont donc les impies et quelle assurance ont-ils contre la vengeance éternelle dont on les menace ?, BOSSUET Anne de Gonz..• J'ai vu l'impie adoré sur la terre ; Pareil au cèdre, il cachait dans les cieux Son front audacieux, RAC. Esth. III, 9.• Le bonheur de l'impie est toujours agité ; Il erre à la merci de sa propre inconstance, RAC. ib. II, 9.• Nulle paix pour l'impie ; il la cherche ; elle fuit, Et le calme en son coeur ne trouve pas de place, RAC. ib. II, 9.• Eh bien, de cette impie a-t-on puni l'audace ?, RAC. Ath. V, 8.2° En parlant des choses, qui est contraire à la religion ; qui offense la religion.• Il est sûr, mon père, que je n'ai rien dit pour soutenir ces propositions impies [les cinq propositions condamnées par le pape], que je déteste de tout mon coeur, PASC. Prov. XVII.• Les Juifs qui résistèrent courageusement aux ordres impies du roi, ROLLIN Hist. anc. Oeuv. t. VIII, p. 667, dans POUGENS.Par extension, il se dit de ce qui offense la patrie, la dignité paternelle, et tout ce qui est considéré comme une sorte de religion.• Ce prétendu règne de Christ, inconnu jusques alors au christianisme, qui devait anéantir toute la royauté, et égaler tous les hommes, songe séditieux des indépendants, et leur chimère impie et sacrilége, BOSSUET Reine d'Anglet..• Pourquoi ta bouche impie A-t-elle en l'accusant osé noircir sa vie ?, RAC. Phèd. IV, 6.• Qu'ils viennent donc sur moi prouver leur zèle impie, RAC. Iphig. V, 7.• De ce complot impie Le ciel va découvrir toutes les profondeurs, VOLT. Brut. V, 1.• Connaissez vos destins et cette femme impie.... de son époux elle a tranché la vie, VOLT. Sémir. IV, 2.IMPIE, IRRÉLIGIEUX, INCRÉDULE. L'impie s'élève contre la Divinité ; l'homme irréligieux rejette toute espèce de culte et d'adoration ; l'incrédule en matière de religion rejette la croyance qui lui a été enseignée.Ital. empio ; du latin impius, de in négatif, et pius, pieux (voy. PIE, adj.).
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.