- hymen
- hymen 1.(i-mèn', d'après l'Académie et Chifflet au XVIIe siècle qui veulent qu'on prononce l'n ; d'autres prononcent i-min ; les deux prononciations sont usitées ; les poëtes le font rimer avec des rimes en in ou en ain) s. m.1° Nom de la divinité païenne qui présidait aux noces.2° Par extension et dans le langage poétique ou élevé, mariage, union conjugale.• L'hymen qui nous attache en une autre famille, CORN. Hor. III, 4.• Les flambeaux de l'hymen viennent de s'allumer, CORN. Poly. I, 1.• Je ne demande plus d'où partait ce dédain, Quand j'ai voulu vous faire un hymen de ma main, CORN. D. Sanche, IV, 5.• L'hymen sur un époux donne quelque puissance, CORN. Othon, III, 1.• J'ai vu beaucoup d'hymens, aucuns d'eux ne me tentent, LA FONT. Fabl. VII, 2.• Comme il a volonté.... De me déterminer à l'hymen d'Hippolyte, MOL. l'Ét. II, 9.• Chercher dans l'hymen d'une douce et sage personne la consolation de quelque nouvelle famille, MOL. l'Av. V, 6.• Ainsi que ses chagrins, l'hymen a ses plaisirs, BOILEAU Sat. x..• Jamais hymen formé sous le plus noir auspice De l'hymen que je crains n'égala le supplice, RAC. Mithr. I, 2.• L'hymen n'est pas toujours entouré de flambeaux, RAC. Phèdre V, 1.• Enfin l'hymen est fait, je suis dans l'esclavage, VOLT. Scythes, III, 4.• Et l'hymen le plus doux est toujours une chaîne, COLLIN D'HARLEVILLE Chât. en Espagne, II, 3.• Plus loin on voit un cirque et le peuple romain, Des Sabines en pleurs l'involontaire hymen, DELILLE Én. VIII.Les fruits de l'hymen, les enfants.Fig.• Toute l'année n'est qu'un heureux hymen du printemps et de l'automne, qui semblent se donner la main, FÉN. Tél. VIII.• Et la rose et le lis, qu'un doux hymen assemble, Animent son beau teint, y confondent ensemble Leur coloris vermeil et leur vive blancheur, BAOUR-LORM. Jér. déliv. VI.• La terre, après tant de désastres, Forme avec le ciel un hymen, Et la loi qui régit les astres Donne la paix au genre humain, BÉRANG. Fous..3° Jeu de l'hymen, jeu analogue au jeu de l'oie.Lat. Hymen, terme grec signifiant dieu du mariage (mot qui, en grec, ne se trouve que dans une locution ), et chant de mariage. Parmi les étymologistes, les uns le rattachent à membrane, ce qui est peu probable, les autres à hymne.————————hymen 2.(i-min et aussi i-mèn') s. m.Terme d'anatomie. Repli membraneux qui, chez les vierges, se trouve ordinairement à l'entrée du vagin.Terme de botanique. Petite peau qui enveloppe le bouton des fleurs et qui se sépare lors de l'épanouissement.XVIe s.• Ils cuident qu'il n'y a nulle vierge qui n'aye ladite hymen, qui est la porte virginale, mais ils s'abusent, PARÉ XVIII, 49.Du grec, membrane, que l'on tire d'un radical, qui se trouve dans le latin suere, coudre, et dans le grec, tissu.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.