- hardiment
- (har-di-man) adv.1° Avec hardiesse.• Je feins hardiment d'avoir reçu de vous L'ordre qu'on me voit suivre et que je donne à tous, CORN. Cid, IV, 3.• Les choquer hardiment et sans craindre la mort, Se présenter de front...., CORN. Médée, I, 5.• Qu'un vieux Sertorius aime je ne sais quelle Viriate, et qu'il soit assassiné par Perpenna, amoureux de cette Espagnole, tout cela est petit et puéril ; il le faut dire hardiment, VOLT. Oreste, Épît..• De la hardiesse, morbleu ! il n'y a pas d'homme qui avale un verre de vin plus hardiment que toi, LEGRAND Métamorph. amour. sc. 4.2° Familièrement. Avec effronterie, impudence. Mentir hardiment.• On tenait devant le roi des conférences qui peuvent être l'origine des académies.... Charlemagne se nommait David ; Alcuin, Albinus ; et un jeune homme nommé Ilgebert, qui faisait des vers en langue romance, prenait hardiment le nom d'Homère, VOLT. Ann. de l'Emp. Charlemagne, 781.3° Librement, sans hésiter. Dites-lui hardiment que je n'y consens pas.4° Sans crainte de se tromper, d'aller au delà. Vous pouvez hardiment porter cet article à mille écus.XIIe s.• Hardiement [ils] ont paiens envaïs, Ronc. p. 72.• [Trois messagers] Qui fassent vo [votre] besogne bien et hardiement, Sax. XXI.XIIIe s.• Et demandés hardiement, car vous n'i faurés mie [n'y serez pas déçu], Chr. de Rains, p. 108.• Car riens ne jure ne ne ment De fame [qu'une femme] plus hardiement, la Rose, 18328.XVIe s.• Et sortez de ceans hardyment [vite], car...., DESPER. Cymbat. 84.• Hardiment [certes], il ne s'en fera rien, puisque vous ne l'avez pas voulu, DESPER. ib. 87.• Hardiment heurte à la porte Qui bonne nouvelle y apporte, COTGRAVE .• Quant à ce beau mot de quoy se couvre l'ambition et l'avarice : que nous ne sommes pas nays pour nostre particulier, ains pour le public, rapportons nous en hardiment à ceulx qui sont en la danse, MONT. I, 272.Hardi, et le suffixe ment ; provenç. ardidamen ; ital. arditamente.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.