- apprenti
- apprenti, ie(a-pran-ti, tie) s. m. et f.1° Celui, celle qui est en apprentissage, qui travaille pour apprendre un métier.• Un apprenti est docile, il écoute son maître, il profite de ses leçons, et il devient maître, LA BRUY. 15.2° Fig. Personne peu habile.• Ronsard, en son métier, n'était qu'un apprenti, RÉGNIER Sat. IX..• Le plus jeune apprenti Est vieux routier...., LA FONT. Cuv..• La république de Platon Ne serait rien que l'apprentie De cette famille amphibie, LA FONT. Fabl. X, 1.3° Adjectivement.• Pour le rendre maître, soyez partout apprenti, J. J. ROUSS. Ém. III.• Ils n'étaient plus apprentis à manier les armes, VAUG. Q. C. 552.• Quoi ! ce Fulcinius, apprenti sénateur, Descend par habitude au rang de délateur !, M. J. CHÉN. Tibère, III, 3.1. L'orthographe ancienne était apprentif, et le féminin apprentive, l'un et l'autre inusités aujourd'hui.• Qui soit douce et nicette, apprentive au métier, RÉGNIER Épît. III.• Vais-je épouser ici quelque apprentive auteur ?, BOILEAU Sat. X..2. Au féminin, ne dites pas, ce que font quelques-uns, une apprentice ; c'est un archaïsme aujourd'hui rejeté.XIIIe s.• Aprentif jugleor et escrivain marri, Berte, I.• Nulle fillaresse de soie à grans fuiseaus ne puet ne ne doit avoir que trois aprentices tant seulement, Liv. des mét. 81.• Il peut avoir tant d'apprentis et de vallés come il li plaist, ib. 18.• À chanter furent ententi Li oisillon qui aprenti Ne furent pas ne non sachant, la Rose, 680.XVIe s.• Je ne sçais pas faire mes besongnes d'une puerile et apprentisse intelligence, MONT. II, 100.• Les apprentifs et qui ne sont pas de si haulte leçon, s'enfarinent le visage, MONT. II, 104.• Cette gentille infante, qui n'etoit apprentive en telles pratiques, YVER p. 610.• Il n'est apprenti en cela, HENRI EST. Précell. p. 79.Apprendre, par un adjectif bas-latin apprehendivus, d'où apprentif ; bourguig. épranti ; wallon, aprendice ; namurois, apurdice ; provenç. apprentiz ; espagn. aprendiz.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.