- haillon
- (ha-llon, ll mouillées, et non ha-yon) s. m.1° Vieux lambeau de toile ou d'étoffe.• Quittez à cette heure ces vieux haillons, VAUGELAS Q. C. IV, 1.• C'est Timon qui cultive un champ pierreux ; dieux ! comme il est fait, au prix de ce qu'il était autrefois ! le voilà tout crasseux et tout couvert de haillons, D'ABLANCOURT Lucien, Timon..• La paresse toujours endormie sera vêtue de haillons, SACI Prov. de Salom. XXIII, 20.• Il [le Tasse] alla à pied, couvert de haillons, depuis Ferrare jusqu'à Sorrento, dans le royaume de Naples, trouver une soeur qu'il y avait et dont il espérait quelque secours, VOLT. Ess. poés. ép. ch. 7.• Il secouait sous son manteau Un haillon de pourpre en lambeau, Sur sa tête un myrte stérile, A. DE MUSSET Poés. nouv. Nuit de décembre..Par extension.• Les pompes du monde que saint Augustin appelle avec raison les haillons du diable, NICOLE Essais, t. III, p. 324, dans POUGENS.Fig.• Des expressions ignobles dans la bouche d'un grand personnage sont des haillons qui couvrent un roi, LA HARPE Cours de littér. t. VII, p. 87, dans POUGENS.2° Terme d'ardoisière. Petite hutte où travaillent les ouvriers.XVe s.• Les prisonniers estoient sans chapperon tous nuds testes, chascung ung poure haillon vestus, tous sans chausses ne souliers la plus grande partie, Journal de Paris sous Charles VI et VII, p. 191, dans LACURNE.XVIe s.• Il fault rebrosser ce sot haillon qui cache nos moeurs ; ils envoyent leur conscience au bordel et tiennent leur contenance en regle, MONT. III, 314.Anc. haut allem. hadil, lambeau. Coquillart, Droits nouveaux, a dit haillonnerie.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.