- gémissement
- (jé-mi-se-man) s. m.1° Cri plaintif de celui qui gémit.• Aucun gémissement à son coeur échappé Ne le montre en mourant digne d'être frappé, CORN. Pomp. II, 2.• Si l'Espagne pleurait son infante qu'elle voyait monter sur le trône le plus glorieux de l'univers, quels seront nos gémissements à la vue de ce tombeau où tous ensemble nous ne voyons plus que l'inévitable néant des grandeurs humaines ?, BOSSUET Mar.-Thér..• Il tire de son coeur de profonds gémissements, FÉN. Tél. III.• César, voyant sa statue [d'Alexandre] dans un temple en Espagne, lorsqu'il en avait le gouvernement après sa préture, ne put s'empêcher de pousser des gémissements et des soupirs en comparant le peu de belles actions qu'il avait faites jusque-là avec les grands exploits de ce conquérant, ROLLIN Hist. anc. Oeuv. t. VI, p. 629, dans POUGENS.Terme de dévotion. Gémissement du coeur, vif sentiment de regret d'avoir péché.2° Plainte en général. Les gémissements de l'opprimé.• Louis, qui entend de si loin les gémissements des chrétiens affligés, BOSSUET Reine d'Anglet..• Il n'y a personne de nous qui ne se souvienne d'avoir ouï souvent raconter ce gémissement universel [lors de l'assassinat de Henri IV] à son père ou à son grand-père, BOSSUET Lett. à Louis XIV, 10 juillet 1675.3° Il se dit du cri de la colombe, de la tourterelle.• J'ai ouï parler de la douceur et du gémissement de la colombe, mais non pas de sa cruauté ni de son rugissement, BALZ. lett. 11, liv. VI.4° Bruit, murmure, que certaines choses font entendre. Le sourd gémissement des forêts.• Et l'orgue même en pousse un long gémissement, BOILEAU Lutr. III.XIIIe s.• Et mes gemissemenz n'est mie reposz [caché] vers toi, Psautier, f° 47.Gémir ; provenç. gememen, gemimen.SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIREGÉMISSEMENT. - HIST. Ajoutez :XIVe s.• Donc convient il doner à home Deux gemissemens que je nome...., MACÉ Bible en vers, f° 32, 1re col..
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.