- abîmé
- abîmé, ée(a-bi-mé, mée) part. passé.1° Jeté dans le fond. Le vaisseau abîmé dans les flots. La flotte abîmée ou dispersée par la tempête.• Il est arrivé plusieurs fois que des terrains mis à sec ont été recouverts par les eaux, soit qu'ils aient été abîmés, ou que les eaux aient été seulement portées au-dessus d'eux, CUV. Rév. 21.• Le petit espace que je remplis et même que je vois abîmé dans l'infinie immensité des espaces que j'ignore, PASC. Édit. Cous..2° Fig.• Le Messie abîmé dans la douleur, BOSSUET Hist. II, 4.• Possédé de Dieu et abîmé dans la gloire, BOSSUET Culte..• Vous vous trouverez abîmés devant lui dans un sentiment de respect, BOSSUET Retr..• La douleur où elle se voit abîmée, CORN. Ex. du Cid..• L'autre, par Néron dans le vice abîmé, Ramènera ce luxe où sa main l'a formé, CORN. Oth. III, 3.• Le roi [Charles XII] paraissait abîmé dans une rêverie profonde, VOLT. Ch. XII, 1.• Toujours abîmé dans sa philosophie, SÉV. 542.• Le pauvre chevalier était bien abîme de douleur, SÉV. 211.• Mme de Vias est abîmée dans ses procès, SÉV. 422.• J'étais abîmé dans la plus amère douleur, FÉN. Tél. II.• Bacchus était tel qu'il parut à la malheureuse Ariane, lorsqu'il la trouva seule, abandonnée et abîmée dans la douleur sur un rivage inconnu, FÉN. ib. XVII.• Une tendre amante abîmée dans la douleur, HAM. Gramm. 11.• Un homme abîmé dans la débauche, MASS. Doute..• Le crime où vous êtes abîmés depuis tant de temps, MASS. Délai..3° Ruiné, abattu, endommagé, en parlant des personnes et des choses. Il est abîmé. Abîmé dans une discussion. Pays abîmé par les impôts. Routes abîmées par les pluies. Robe tout abîmée.• Sire, ce sont mes dettes ; je suis abîmé, SÉV. 111.• Voilà une femme bien abîmée, SÉV. .• Tout le monde est abîmé [sans argent], ID. 127.• Un tribut que le prince lèverait difficilement sur des sujets abîmés, MONTESQ. Esprit, v, 15.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.