- guet-apens
- (ghè-ta-pan) s. m.1° Embûche dressée pour assassiner, pour dévaliser quelqu'un, pour lui faire quelque grand outrage. On l'a tué de guet-apens.2° Fig. Tout dessein prémédité de nuire.• Est-ce de guet-apens, ou bien de cas fortuit Qu'on a voulu me perdre à force de grand bruit ?, SCARRON D. Japhet d'Arm. III, 4.• Un pli qui par hasard est resté dans ses draps Lui semble un guet-apens pour lui meurtrir les bras, BOURSAULT Merc. gal. I, 1.• Nous [des députés conservateurs] faire assister à un éloge de Robespierre, c'est un guet-apens, CH. DE BERN. un Homme sér. § XVI.Fig. C'est un guet-apens, un vrai guet-apens, se dit familièrement de mille petites surprises dans la vie ordinaire.Au plur. Des guets-apens, mais prononcé comme au singulier, c'est-à-dire sans tenir compte de l's.XVe s.• Tous lesquels quatre de guet apensé et propos deliberé vinrent assaillir ledit Petit Jehan, JEAN DE TROYES Chron. 1477.• Pose qu'elle n'eust commis le cas à son escient, et aussi de guet apensée, Aresta amorum, p. 201, dans LACURNE.XVIe s.• Cestuy mary et son filz, occultement, en trahison, de guet à pens, tuarent Abecé, RAB. Pant. III, 44.• Il semble que soyez icy de guet à pend pour les apauvrir et du tout abaisser, FROUMENTEAU Finances, 3e livre, p. 424.• Guet apensé, c'est-à-dire prémédité, de apens, qui a signifié attention comme on voit dans ces vers : Mès ge metrai tout mon apens Dès ore en Bel-Acueil garder, la Rose, 3609.Apensé et apens viennent de à et penser. Dans elle.... de guet apensée, il n'y a point de faute, et il ne faut pas lire apensé ; c'est une inversion : elle.... apensée de guet, méditant le guet.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.