- apostume
- (a-po-stu-m') s. f.1° Abcès.• J'ai, dit la bête chevaline, Une apostume sous le pied, LA FONT. Fabl. V, 8.(Des éditions portent un apostume).2° Fig.• Il ne me persuada pas [le duc de Noailles] contre ce que je savais, mais je crus sage de ne pas presser une telle apostume, SAINT-SIMON 378, 149.• Je suis ravi de vous voir en colère, c'est signe que j'ai mis le doigt sur l'apostume, SAINT-SIMON 390, 6.Il faut que l'apostume crève, se dit figurément de quelque chose qui doit éclater.L'Académie fait ce mot masculin. Mais tous les auteurs anciens et modernes et les dictionnaires de Furetière et de Richelet le font féminin.XIIIe s.• Sire, ne sai quel maladie, Ou fievre ou goute ou apostume, la Rose, 14561.• Je envoiai querre ma gent, et leur di que je estoie mort, que j'avoie l'apostume en la gorge, JOINV. 240.• Car cil qui d'autri bien se duelent et mal paient, De mortel apostume navrent leurs cuers et plaient, J. DE MEUNG Test. 1067.XIVe s.• Si comme le medecin conseille se il guerira l'empostume par evacuacion et par prendre medecine, ORESME Eth. 68.XVe s.• Si lui prit une grosse apostume au corps, FROISS. II, III, 85.• J'ay une apostume en la gorge, la Passion de N. S. J. C.XVIe s.• Ce venerable Ilot fut averti De quelque argent que m'avez departi Et que ma bourse avoit grosse apostume, MAROT Ép. au roi pour avoir été dérobé par mon valet..• Une apostume, M. DU BELL. 476.Berry, postume, pus, sanie. Apostume par corruption pour apostème (voy. apostème). Mortel apostume dans J. de Meung est au féminin, suivant l'ancienne règle des adjectifs, et ne fait point exception au genre usité chez les autres auteurs.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.