- grabat
- (gra-ba ; le t ne se lie pas dans le parler ordinaire ; au pluriel, l's se lie : des gra-ba-z en désordre) s. m.Méchant lit, tel que sont ceux des pauvres gens.• J'étais seul l'autre jour, dans ma petite chambre, Couché sur mon grabat, souffrant de chaque membre, SCARRON Épître chagrine..• Quant au lit du roi [Frédéric II], c'était un grabat de sangles avec un matelas mince, caché par un paravent ; Marc-Aurèle et Julien, ses deux apôtres, n'étaient pas plus mal couchés, VOLT. Mém. écrits par lui-même..Familièrement. Être sur le grabat, être malade au lit.• Vous me permettez de ne vous pas écrire de ma main, quand ma détestable santé me tient sur le grabat, VOLT. Lett. Richelieu, 17 août 1767.Mettre sur le grabat, rendre malade.• Venez-vous purger encore, saigner, droguer, mettre sur le grabat toute ma maison ?, BEAUMARCHAIS Barb. de Séville, III, 5.XIe s.• Eufemien, bel sire, riches hom, Quar me herberges pur Deu en tue maison, Suz tun degret me fai un grabatum, St Alexis, XLIV.XVIe s.• Le faut lier [l'enfant] et bander en son petit grabat de si bonne façon, que son col et son dos ne soyent aucunement courbés, PARÉ XVIII, 28.Lat. grabatus, du grec.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.