- goguenard
- goguenard, arde(go-ghe-nar, nar-d') adj.Qui plaisante en se moquant.• Le marquis : Et comme c'est un air à demi goguenard, Je l'ai pris sur un ton entre doux et hagard, BOURSAULT Merc. gal. V, 4.• Et toujours avec lui sera Muse goguenarde et caustique, Qui, tandis que fat il sera, Sans cesse les chansonnera, CHAULIEU Au cheval. de Bouill..• Satirique et goguenard dans ses poésies, HAMILT. Gramm. 8.• Vous allez voir quelle différence il y a d'elle à vos goguenardes de femmes qui ne songent qu'à la bagatelle !, BRUEYS Grondeur, II, 14.• Elle lui demanda, d'un air fort délibéré, si nous coucherions sur le plancher [à la Bastille] ; il répondit sur un ton goguenard assez déplacé et nous laissa, STAAL Mém. t. II, p. 93.• Cette destinée qui m'a fait tantôt goguenard, tantôt sérieux, VOLT. Lett. Cideville, 21 juillet 1762.• Il devint même railleur, goguenard, J. J. ROUSS. Conf. II.Substantivement.• Riez donc, beau rieur ; oh ! que cela doit plaire De voir un goguenard presque sexagénaire !, MOL. Éc. des maris, I, 3.• Courbé sur un bâton, le bon petit vieillard Tousse, crache, se mouche, et fait le goguenard, De contes du vieux temps étourdit Isabelle, QUINAULT Mère coquette, I, 2.• Toutefois n'allez pas, goguenard dangereux, Faire Dieu le sujet d'un badinage affreux, BOILEAU Art p. II.• Les goguenards de Basse-Bretagne dirent qu'il ne fallait pas baptiser son vin, VOLT. l'Ingénu, 4.Dérivé de gogue, par le même procédé que le génevois goguinette, et le lorain goguenettes.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.