- abâtardir
- (a-bâ-tar-dir : quelques-uns disent a-ba-tar-dir par un a bref ; mais la plupart disent bâ comme dans bâtard) v. a.1° Faire dégénérer, au propre et au figuré. La mauvaise culture abâtardit les plantes. Ils ne voyaient là que des moyens d'abâtardir les courages.2° S'abâtardir, v. réfl. Dégénérer. Les arbres fruitiers s'abâtardissent si on ne les soigne constamment. S'abâtardir dans l'oisiveté.• La pureté de la doctrine était abâtardie par les Vaudois, BOSSUET Var. XI.XIIe s.• Com nostre lois est hui abastardie, Ronc. p. 116.XIIIe s.• Bien est France abastardie, Seigneur baron, entendez, Quant femme [la reine Blanche] l'a en baillie, Et tele comme savez, HUE DE LA FERTÉ Rom. p. 188.XVIe s.• Ceste arrogance grecque, admiratrice seulement de ses inventions, n'avoit loi ni privilege de legitimer ainsi sa nation, et abastardir les autres, DU BELLAY I, 4, recto..• La peur descouvre un coeur abastardi, DU BELLAY IV, 6, verso..• Sitost qu'on se detourne de la parole, l'oraison est quant et quant abastardie, CALV. Inst. 704.• Ils se sont abastardis en degenerant de leurs peres, CALV. ib. 747.• Ceux qui seront convaincus de s'estre abastardis de leur origine, CALV. ib. 838.À et bâtard ; provenç. abastardir ; anc. espagn. abastardar.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.