- se gausser
- gausser (se)(gô-sé) v. réfl.1° Terme familier. Se railler.• Et nous voyons que d'un homme on se gausse, Quand sa femme chez lui porte le haut-de-chausse, MOL. Femm. sav. v, 3.• Oui, pour se gausser des uns et des autres, il invente je ne sais combien de sottises qui font rire, DANCOURT la Gazette, sc. 18.Absolument.• Vous vous gaussez, monsieur, ça n'est pas vrai, DANCOURT Vend. surêne, 1.• ...Tout franc je n'aime pas Qu'on se rie à mon nez et qu'on suive mes pas ; Si quelqu'un vient encor se gausser davantage, Je lui sangle d'abord mon poing par le visage, REGNARD Démocr. II, 3.2° V. n.• Pierre s'arrête, rit, et en gaussant me dit : La voilà bonne ton herbe ! [sur laquelle passait une compagnie de chasseurs], P. L. COUR. Gazette du village..Activement.Les écoliers prononcent gosser, le font neutre et lui donnent le sens de dire des bourdes.XVe s.• Ils se gaussent de toi ; ta force meprisée Par nos adversités leur sert d'une risée, GARNIER Les Juives, V.• Je disois en mes jours, de quelqu'un, en gaussant, qu'il avoit choué la divine justice, MONT. I, 310.• Tu oses bien te moquer de mes vers Et, te gauchant, les lire de travers, à chaque point disant le mot pour rire, RONS. 826.Origine incertaine. Frisch y voit l'italien gavazzare, babiller ; Diez, l'espagnol gozarse, se réjouir. On peut songer à une forme gavisare, tirée du latin gavisum, supin de gaudere.SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIREGAUSSER. Ajoutez :3° Gausser quelqu'un de quelque chose, se moquer de lui en raison de quelque chose.• Tu [Molière] briguas chez Bary le quatrième emploi ; Bary t'en refusa, tu t'en plaignis à moi ; Et je m'en souviens bien, qu'en ce temps-là mes frères T'en gaussoient, t'appelant le mangeur de vipères, Élomire.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.