- garrotter
- (ga-ro-té) v. a.Attacher comme avec un garrot, c'est-à-dire fortement.• Je crois que nous avons emprunté ce mot des Espagnols, qui disent garrotar au même sens que nous ; il y a même quelque apparence que les muletiers qui vont et reviennent d'Espagne à cause du commerce, nous en ont apporté ces termes ; car ils appellent garrot ce que les Espagnols nomment garrote, qui signifie un bâton ou une bille à garrotter ou biller, c'est-à-dire serrer la charge d'un mulet, d'où ensuite on a pris occasion de dire garrotter, VAUGEL. Nouv. rem. observ. de M***, p. 278, dans POUGENS.• Quand tout fut garrotté, les vainqueurs partagèrent Le butin qu'en trois lots les émirs arrangèrent, VOLT. Éduc. d'un prince..Fig.• Trop de préjugés garrottent encore les mortels, trop de passions les égarent, MIRABEAU Collection, t. IV, p. 29.Fig. et familièrement. Garrotter quelqu'un, prendre dans un acte toutes les précautions possibles pour qu'il ne manque pas aux engagements contractés.La plupart des verbes provenant d'un radical en ot ne prennent qu'un t, excepté garrotter, gigotter, grelotter, trotter, etc. exceptions que rien ne justifie.XVIe s.• Ainsi disoit le chant de la serene, Pour arrester Ulysse sur l'arene, Qui, garrotté au mât, ne voulut pas Se laisser prendre à si friands appas, RONS. Amours, liv. II.• Que nous sommes le seul animal abandonné nud sur la terre nue, lié, garrotté...., MONT. I, 161.• On le [l'esprit] bride et le garotte de religions, loix, coustumes, sciences, preceptes, menaces, promesses mortelles et immortelles, CHARRON Sagesse, I, 15.Garrot 1.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.