- garer
- (ga-ré) v. a.1° Faire entrer et mettre à l'abri dans une gare. Garer un bateau, un convoi.Par extension. Ordonnons que toutes les épaves qui seront pêchées sur les fleuves et rivières navigables soient garées sur terre, Ordonn. des eaux et forêts, titre 31, 16.Garer un train de bois, le lier.2° Se garer, v. réfl. Se ranger de côté, en parlant d'un bateau qui en laisse passer d'autres.Par extension, se dit d'un train de chemin de fer qui entre dans la gare d'évitement pour laisser passer un autre train.Il se dit aussi des personnes qui se rangent, se détournent. Se garer des voitures.Fig. et familièrement. Se préserver, se défendre, éviter. Garez-vous de cet homme.• L'abbé guérit et voulait tuer Arnaud qui s'en gara bien, et le pauvre abbé en fut pour ses plaisirs, SAINT-SIMON 7, 94.XIIe s.• Garez en vous, gentils fils à baron, Ronc. p. 140.XVIe s.• Tous voicturiers par eau seront tenus garrer leurs batteaux et vins à l'isle Nostre Dame, Cour des aides, arrêt, 8 août 1585.Berry, gairer ; provenç. garar, guarar ; du haut-allem. waron, prendre garde ; comparez le celtique : kimry, gwara, défendre l'accès des palissades ; bas-breton, gwarer ; ce sens convient à garenne et à garer (comparez l'étymologie de garder)
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.