- garde-robe
- (gar-de-ro-b') s. f.1° Chambre destinée à renfermer les habits, le linge, et toutes les hardes.• Regarde dans ma chambre et dans ma garde-robe Les portraits des Dandin ; tous ont porté la robe, RAC. Plaid. I, 4.• Il [le czar] fit tirer d'un fourgon qui le suivait un lit de camp, et le fit tendre dans une garde-robe, DUCLOS Mém. rég. Oeuv. t. v, p. 291, dans POUGENS.Grande armoire où l'on suspend des habits, des robes, sans les plier.• Est-ce, madame, qu'à la cour une armoire s'appelle une garde-robe ? - Oui, butorde, on appelle ainsi le lieu où l'on met les habits, MOL. Escarb. 3.2° Par extension, tous les habits à l'usage d'une personne. Cet homme a une garde-robe très riche.On dit dans un sens analogue : la garde-robe d'un acteur.3° Chez les souverains et les princes, la garde-robe, tout ce qui regarde les habits et le linge du roi. Grand maître de la garde-robe. Officier de la garde-robe. Valet de la garde-robe. Valet de garde-robe.• Je ne doute pas qu'il n'en soit de même de la fille de garde-robe qui a pris le nom de sa maîtresse, la femme de Czarowitz, D'ALEMB. Lett. au roi de Prusse, 2 mars 1772.• Qu'on mette à Genève un roi avec un gros budget, chacun quittera l'horlogerie pour la garde-robe, P. L. COUR. Livret..4° Lieu où l'on mettait la chaise percée, alors que les latrines n'étaient pas communes dans les maisons.• M. de Richelieu avait pris un lavement ; il demanda ma garde-robe et y monta en grande hâte, SAINT-SIMON 18, 217.• Pour lui présenter en pompe à midi ce qu'il va déposer le soir dans sa garde-robe, J. J. ROUSS. Ém. III.• Je lisais à la garde-robe et je m'y oubliais des heures entières, J. J. ROUSS. Conf. I.Aller à la garde-robe, satisfaire le besoin d'évacuer les excréments.• Un homme ne pouvait être regardé comme un dieu par ceux qui l'avaient vu aller à la garde-robe, VOLT. Moeurs, 1er homme..• Ce monarque [Henri III] n'allait à la garde-robe qu'avec une difficulté extrême, VOLT. Oreilles, 7.• Il m'a conté souvent que Cromwell n'avait pas été à la garde-robe depuis huit jours lorsqu'il fit couper la tête à son roi, VOLT. ib. 7.• La garde-robe a tant d'empire qu'un dévoiement rend souvent un homme pusillanime, VOLT. ib. 7.Garde-robe à l'anglaise, cuvette de faïence munie au fond d'un piston.Une garde-robe, une évacuation alvine. Sa médecine lui a fait avoir trois ou quatre garde-robes.5° Nom donné vulgairement à diverses plantes odorantes auxquelles on attribue la propriété d'écarter des vêtements les insectes : la santoline, l'aurone (voy. aurone), etc.Au plur. des garde-robes.Tous les mots de ce genre étant masculins, comment se fait-il que celui-ci soit féminin ? Il est ancien ; mais, à l'origine, c'était souvent la dernière partie du mot qui donnait le genre : la tranche-teste pour le bourreau, dans Froissart, II, III, 8. Au reste on tenta, au XVIe siècle, de le faire masculin suivant l'analogie.XIIIe s.• Lors s'enclost en sa garde-robe entre li et moy sanz plus, et me mist mes deux mains entre les seues [siennes], et commensa à plorer moult durement, JOINV. 282.XIVe s.• Elle [la dame de la maison] s'en venoit dans la garde-robe, et là mangeoit la souppe au matin ou aucune lescherie, LE CHEV. DE LA TOUR, Instr. à ses filles, f° 4, dans LACURNE..XVe s.• Si y avoit il dedans [un château] de bons joyaux et de riches ; car le comte en faisoit sa garde robe, FROISS. II, II, 55.XVIe s.• Si vous cerchez dedans leurs garde-robes, Vous trouverez le roman de la Rose, Mattheolus, toutes fables et lobes, Qui contre nous et notre honneur depose, J. MAROT V, 290.• Garde-robe [chaise percée], MONT. I, 16.• Garderobe ou menu cyprès, O. DE SERRES .• Il y avoit dans la chambre de sa feu mere un beau garde-robe, fort magnifiquement oeuvré, où la fille tenoit ses riches accoustrements et bagues, Nuits de Straparole, t. I, p. 64, dans LACURNE.Garder, robe.• Garde-robe au masculin a été le nom d'un officier : XVe s Jehan Pavillon, varlet de chambre et garde robe de ladite feue dame, Bibl. des ch. 6e série, t. I, p. 344.————————(gar-de-ro-b') s. m.Tablier de toile que les femmes et les enfants portent pour conserver leurs vêtements.• Un garde-robe gras servait de pavillon, RÉGNIER Sat. XI.Au plur. Des garde-robes.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.