- gambade
- (gan-ba-d') s. f.Saut sans art et sans cadence.• Mes beaux messieurs de l'ambassade, Vous n'avez qu'à faire gambade, SCARRON Virg. VII.• Amour fit une gambade, Et le petit scélérat Me dit : pauvre camarade, Mon arc est en bon état, Mais ton coeur est bien malade, LA FONT. Imit. d'Anacréon..• Nous sommes des singes qui avons renoncé à nos jolies gambades pour imiter les boeufs, VOLT. Lett. en vers et en prose, 120.Fig.• Je passe le temps à faire des gambades sur le bord de mon tombeau, et c'est en vérité ce que font tous les hommes, VOLT. Lett. Mme du Deffant, 10 août 1772.Fig. Faire gambades, se réjouir, s'en donner.• Nouvelles sont venues de Rome que le signor Pietro Mazarini, père du cardinal, y est mort âgé de quatre-vingt-trois ans ; si son fils doit autant vivre, il a beau de faire gambades, GUI PATIN Lett. t. II, p. 135.Par dénigrement, la danse.• Au lieu d'occuper mon élève à des gambades, J. J. ROUSS. Ém. II.Fig. Faire la gambade, payer en gambades, payer en monnaie de singe, se défendre de payer une dette par toutes sortes de raisons, répondre à une demande sérieuse par des plaisanteries.• On lui rapportait [à Orry] le papier [qu'il avait signé], il ne pouvait nier, mais faisait la gambade, et répondait qu'il n'avait pu résister au maréchal, SAINT-SIMON 161, 114.Cette locution vient de ce qu'autrefois les bateleurs payaient le péage en montrant leur singe et en lui faisant faire ses gambades.XVe s.• Tous les matins la belle aubade, Visaige frais et non hallé, Bon corps pour faire la gambade, COQUILLART Monol. des perr..XVIe s.• J'aime l'allure poetique, à saults et à gambades, MONT. IV, 136.Gambe, ancienne forme pour jambe.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.