- félonie
- (fé-lo-nie) s. f.1° Acte de félon, offense d'un vassal envers son seigneur, ou réciproquement du seigneur envers son vassal.• Si ce ne sont là des rébellions et des félonies manifestes, je n'en connais plus dans les histoires, BOSSUET Variat, Déf. 1er disc. § 27.• Saint Louis dit que l'appel contient félonie et iniquité, MONTESQ. Espr. XXVIII, 27.Fig.• Vous me jurerez de ne point commettre acte de félonie, J. J. ROUSS. Hél. I, 35.2° Par extension, mélange de méchanceté et de trahison.• Un nombre infini de mutins Ont assouvi leurs félonies, MALH. IV, 5.• Une des plus grandes marques que je puisse donner que l'air d'Afrique m'a inspiré quelque félonie, c'est que j'ai écrit déjà trois pages et que j'ai pensé achever cette lettre sans parler de Mme de Rambouillet, VOIT. Lett. 40.XIe s.• Teches [il] a males et mout granz felonies, Ch. de Rol. CXII.• Li nostre deu [nos dieux] i ont fait felonie, ib. CLXXXIV.XIIe s.• [Il] Nous a venduz par sa grant felonie, Ronc. p. 55.• Vous me portez rancor et felonie, ib. p. 82.• Quant la dame s'oït si ramposner [maltraiter en paroles], Vergogne [elle] en ot, si dit par felonie : Par Dieu, vassal, jel [je le] di pour vous gaber, QUESNES Romancero, p. 108.• Après la mort de Juda se leverent li felon, et issirent à plain tuit cil qui felonie amoient, Machab. I, 9.• Quant tu averas fet pardon à totes mes falenies, ST BERN. p. 531.XIIIe s.• Et li Grieu n'orent mie encore la felonie fors du cuer, car mout estoient desloial à celi tans, VILLEH. CXXXV.XIVe s.• Et le vice qui est en superhabundance, il est appellé iracundie, c'est à dire felonie, ORESME Eth. 127.XVIe s.• Jamais fiere tygresse, aux forests d'Armenie, Ne fit voir tant d'ardeur et tant de felonie, Alors qu'ayant suivi la piste du chasseur, Elle atteint de ses fans le cruel ravisseur, Amours de Tristan, p. 204, dans LACURNE.Félon ; provenç. fellonia, felnia, feunia ; espag. felonia ; ital. fellonia.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.