- félicité
- félicité 1.(fé-li-si-té) s. f.1° État où l'on jouit de ce qui contente.• Qu'il semblait ne manquer plus rien à la félicité du royaume que de tirer du nombre des langues barbares cette langue que nous parlons, PELLISSON Hist. de l'Acad. I.• Néron ne trouble point notre félicité, RAC. Brit. v, 1.• Et déjà de soldats une foule charmée.... Pousse au ciel mille voeux pour sa félicité, RAC. Iphig. I, 4.• Quelle félicité peut manquer à vos voeux ?, RAC. ib. II, 2.• De toi dépend ma joie et ma félicité, RAC. Bajaz. II, 1.• Les hommes dont ils auraient dû faire la félicité, FÉN. Tél. XVIII.• Félicité est l'état permanent, du moins pour quelque temps, d'une âme contente ; et cet état est bien rare, VOLT. Dict. phil. Félicité..• Le bonheur paraît plutôt le partage des riches qu'il ne l'est en effet, et la félicité est un état dont on parle plus qu'on ne l'éprouve, VOLT. ib..• Le plaisir est plus rapide que le bonheur, et le bonheur que la félicité, VOLT. ib. Heureux..• La félicité céleste qui n'est que la durée dans l'enthousiasme et la constance dans l'amour, STAËL Corinne, XX, 5.Au plur. en ce sens.• Au milieu des faveurs que vous en recevez [de la fortune], vous cherchez encore des voluptés étrangères, et êtes sensible aux petites joies parmi les grandes félicités, BALZ. liv. IV, lett. 31.• De quel comble de gloire et de félicités, Dans quel abîme affreux vous me précipitez !, RAC. Mithr. II, 6.2° Il se dit aussi quelquefois au sens actif pour la félicité qu'une chose donne.• Allez, honneurs, plaisirs, qui me livrez la guerre ; Toute votre félicité, Sujette à l'instabilité, En moins de rien tombe par terre, CORN. Poly. IV, 2.3° Chose qui contribue à la félicité.• Seul entre tous les grands par la reine invité, Ressentez donc aussi cette félicité, RAC. Esth. III, 1.Il se dit en ce sens plus souvent au pluriel.• Certes, ou les chrétiens ont d'étranges manies, Ou leurs félicités doivent être infinies, CORN. Poly. IV, 5.• Je m'élève aujourd'hui au-dessus de toutes les félicités humaines, FLÉCH. Serm. I, 3.• S'il [Boileau] a la bonté de vouloir s'amuser avec vous, c'est une des grandes félicités qui vous puisse arriver, et je vous conseille d'en bien profiter en l'écoutant beaucoup et en décidant peu avec lui, RAC. Lett. à son fils, VII.• Ils vous répondront qu'ils ne changeraient pas leur tristesse prétendue contre toutes les félicités de la terre, MASS. Carême, Salut.• Que vos félicités, s'il se peut, soient parfaites !, VOLT. Zaïre, I, 1.• Allons apprendre au roi pour qui vous combattez, Mon crime, mes remords et vos félicités, VOLT. Adél. du Guesclin. V. 5.4° Fortune qui favorise, heureuse chance.• S'ils sont arrivés au port, tenant une route qui apparemment les en éloignait, il ne faut pas se fier pourtant à cette félicité aveugle qui les a guidés, BALZ. De la cour, 2° disc..Voltaire dit que félicités ne se dit guère en prose au pluriel. Cette remarque n'est pas juste (voy. les exemples).XIIIe s.• Felicités est une chose qui vient par vertu de l'ame, non pas dou cors, BRUN. LATINI Trésor, p. 264.• Felicitez n'est pas en jeuc, ne en choses qui sont de par jeuc, mais en celles qui sont de grant estude et travail, BRUN. LATINI ib. p. 328.XVe s.• Je ne say en signorie felicité excepté en une seule chose. - Plaise vous nous dire en quoi. - Certes en puissance de faire bien à autruy [paroles du roi Charles V], CHRIST. DE PISAN Charles V, III, 30.• Prince, qui veut vivre en felicité, En l'amour Dieu, en honeur, en vaillance, E. DESCH. Ce qui est nécessaire aux rois..XVIe s.• La memoire et la pronuntiation ne s'apprennent pas tant par le benefice des langues, comme elles sont données à chascun selon la felicité de sa nature, DU BELLAY I, 7, verso..Provenç. felicitat ; espagn. felicidad ; ital. felicità ; du latin felicitatem, de felix, heureux, qui se rapporte, selon Freund, à l'inusité feo, produire (voy. fécond), et veut dire d'abord fécond : arbor felix, arbre qui porte des fruits.SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE1. FÉLICITÉ. Ajoutez :5° La 109e planète télescopique, découverte par M. Peters, en 1869.————————félicité, ée 2.(fé-li-si-té, tée) part. passé.Félicité par tous ses camarades pour sa belle conduite.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.