- funeste
- (fu-nè-st') adj.1° Qui porte malheur et désolation avec soi.• Et c'est toujours prudence, en un péril funeste, D'offrir une moitié pour conserver le reste, CORN. Toison d'or, I, 2.• Ce qu'il y avait de plus funeste, est que...., BOSSUET Hist. III, 5.• Passons chez Octavie, et donnons-lui le reste D'un jour autant heureux que je l'ai cru funeste, RAC. Brit. V, 3.• Et par un coup funeste Andromaque m'arrache un coeur qu'elle déteste, RAC. Andr. IV, 5.• Mais qui rend à vos yeux cet hymen si funeste ?, RAC. Bérén. I, 3.• Vous ne démentez point une race funeste, Oui, vous êtes le sang d'Atrée et de Thyeste, RAC. Iph. IV, 4.• Le naufrage et la mort sont moins funestes que les plaisirs qui attaquent la vertu, FÉN. Tél. I.• Sur un rocher désert, l'effroi de la nature, Circé, pâle, interdite et la mort dans les yeux, Pleurait sa funeste aventure, J. B. ROUSS. Cantate, Circé..• Des impressions funestes qu'il a faites sur les esprits par de spécieuses calomnies, MARMONTEL Mém. X..Le coup funeste, le coup qui donne la mort.• Cet homme qui, à l'exemple de sa famille, cultivait les lettres et les armes et dont l'esprit égalait la valeur, reçoit le coup funeste qu'il avait tant cherché, VOLT. Mél. litt. Élog. fun. offic..Funeste à. Ce jour m'est bien funeste.• Combien il en paraît [d'hommes] dans l'histoire, à qui leur audace a été funeste !, BOSSUET Reine d'Anglet..• Je voudrais des chrétiens voir l'heureuse contrée, Quitter ce lieu funeste à mon âme égarée, VOLT. Zaïre, V, 3.2° Triste et douloureux. Je fis les plus funestes réflexions.• Si les devoirs de la nature nous appellent auprès de nos parents quand ils meurent, nous nous retirons d'auprès d'eux quand ils sont morts, afin de nous épargner ce funeste spectacle, CORN. Exam. d'Oed..• Et quoique mon courage Se fit de ce complot une funeste image, RAC. Andr. V, 3.• Et qu'est-ce que sa vue a pour vous de funeste ?, RAC. Andr. II, 1.• Vous verrai-je toujours, renonçant à la vie, Faire de votre mort les funestes apprêts ?, RAC. Phèdre, I, 3.• Quittez, quittez, seigneur, ce funeste langage, RAC. Andr. II, 2.XIVe s.• Sa famille estoit funeste et douloureuse pour cause de la mort de son frere, BERCHEURE f° 44, verso..Lat. funestus, de même radical que funus, funérailles, et qui signifie proprement souillé par la mort.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.