- frémissement
- (fré-mi-se-man) s. m.1° Bruit de ce qui s'agite en beaucoup de parties. Le frémissement du feuillage. Les frémissements de l'océan. Le frémissement de l'air.• Les vents agitent l'air d'heureux frémissements, RAC. Iphig. V, 6.Par extension, toute espèce de grand bruit.• D'un ciment éternel ton église est bâtie, Et jamais de l'enfer les noirs frémissements N'en sauraient ébranler les fermes fondements, BOILEAU Lutr. VI.2° Mouvement léger de vibration, surtout en parlant des corps sonores. Le frémissement d'une cloche, des cordes d'une harpe.Terme de physique. Mouvement insensible et vibratile des corps sonores qui se communique à l'air ambiant et qui produit le son.3° Bruit particulier produit par le dégagement de l'air contenu dans de l'eau qu'on fait chauffer sur un foyer. Le frémissement de la cafetière.4° Terme de médecine. Tremblement des membres ou de tout le corps qui précède ou accompagne le frisson de la fièvre. Il m'a pris un grand frémissement par tout le corps.Frémissement cataire, voy. cataire.Frémissement hydatique, sensation particulière perçue à la fois par la main et par l'oreille, lors de la percussion des kystes hydatiques, et qui a été comparée à la sensation produite par le frémissement d'une montre à répétition.5° Fig. Émotion de celui qui frémit.• Mais pourrais-je vous dire à quelle impatience, à quels frémissements, à quelle violence, Ces indignes trépas, quoique mal figurés, Ont porté les esprits de tous nos conjurés, CORN. Cinna, I, 3.• Je n'ai pour tout accueil que des frémissements, RAC. Phèdre, III, 5.• Et sans frémissement Je ne puis voir sa peine et son saisissement, RAC. Esth. II, 7.• Je sentis un frémissement d'amour que je n'avais jamais éprouvé, J. J. ROUSS. Conf. VII.• Je le quittai lorsque je ne devais plus le revoir, sans qu'aucun frémissement m'avertît de mon malheur, STAËL Corinne, XII, 2.• Ces guerriers [les soldats français] écoutaient avec un secret frémissement les pas de leurs chevaux retentir seuls au milieu de ces palais déserts [à Moscou], SÉGUR Hist. de Nap. VIII, 5.XIIIe s.• En fremissement marcheras [conculcabis] la terre, Psautier, f° 185.XIVe s.• Oyans le son et le fremissement des chevaux, BERCHEURE f° 50, recto..XVIe s.• Toute la plaine qui estoit entre deux, resonnoit d'un fremissement horrible et espouvantable à ouïr, AMYOT Marius, 35.Frémir.• On trouve fremur dans le XIe siècle : Vers le palais oïrent grant fremur, Ch. de Rol. CXC.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.