- frondeur
- (fron-deur) s. m.1° Celui qui lance des pierres avec la fronde.• On mêlait quelquefois parmi ces archers des frondeurs qui lançaient de grosses pierres avec une raideur extrême, ROLLIN Hist. anc. Oeuv. t. II, p. 405, dans POUGENS.2° Frondeur, frondeuse, celui, celle qui, sous la minorité de Louis XIV, appartenait au parti de la Fronde.• Mlle de Montpensier affecta de faire la frondeuse avec emportement, RETZ dans le Dict. de DOCHEZ..Adjectivement.• Je n'avais auprès de moi que la jeunesse frondeuse, RETZ III, 364.3° Par extension, celui, celle qui parle contre le gouvernement.• Le nom de frondeurs qu'on donne aux censeurs du gouvernement, VOLT. Louis XIV, 4.• Quand un peuple n'est pas un frondeur dangereux, il est le plus séducteur des courtisans, DIDEROT Claude et Nér. I, 82.4° Celui, celle qui fronde, qui critique.• Vous plaisez aux plus délicats ; cela console des frondeurs, MAINTENON Lett. au card. de Noailles, 7 oct. 1697.• Timon, qui, du passé profond admirateur, Du présent qu'il ignore est l'éternel frondeur, VOLT. Évén. 1744.• La richesse que des frondeurs Dédaignent et pour cause, BÉRANG. Él. de la rich..Adj. Un siècle frondeur.• Si le caractère indépendant, mais peu vigoureux de Courier, si son esprit frondeur plutôt qu'arrêté en certains principes, sont assez compris par ce qui précède, on ne s'étonnera point qu'il continuât à servir malgré son peu de goût pour la nouvelle forme de gouvernement établie en France, CARREL Oeuvres, t. V, p. 193.Celui qui montre une humeur morose, chagrine, qui désapprouve tout. C'est un frondeur éternel.XIIe s.• E li fundeor e li archier aloient devant l'ost, Machab. I, 9.Fronder ; prov. frondeiador.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.