- frisson
- (fri-son) s. m.1° Contraction subite et passagère de la peau et des fibres superficielles des plans musculaires, accompagnée d'un sentiment plus ou moins marqué de froid. Être dans le frisson de la fièvre.Par extension, léger mouvement d'une chose qui tremble. Le sismographe a signalé un frisson continuel du sol avec des secousses de tremblement de terre.• Au frisson d'une feuille il est prêt à s'enfuir, ANDRIEUX dans le Dict. de POITEVIN..2° Fig. Vif saisissement de terreur, d'horreur. Rien que d'y penser j'en ai le frisson.• Et pâle, sans haleine, interdite, éperdue, Un frisson me saisit, je tremble, je me meurs, BOILEAU Longin, VIII.Il se dit aussi des émotions agréables. Sentir un doux frisson.XIIe s.• Rolant le voit, si fut en grant frison, Ronc. p. 88.XIIIe s.• Si en avoit moult grant friçon, Ren. 1389.• À une part iras tous seus [seul], Lors te vendront soupirs et plaintes, Friçons et autres dolors maintes, la Rose, 2286.XVIe s.• Quand je vous touche, ou quand je pense en vous, D'une frisson tout le coeur me fretille, RONS. 53.• Les uns [accès] viennent avec frissons, les autres avec horreur, autres avec rigueur...., PARÉ XX, 18.Wallon, fruzion ; namur. frûjon, frîjon ; du bas-latin frictionem qui a eu ce sens (illas quas vulgo frictiones vocant, GREG., TURON. De vitis patrum, cap. 6). Du Cange regarde, avec raison, frictio en ce sens comme l'équivalent de frigitio, mot fictif tiré de frigere, avoir froid. C'est pour cela que frisson, dans l'ancienne langue, est féminin.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.