- frileux
- frileux, euse(fri-leû, leû-z') adj.Qui est très sensible au froid.• Je vois qu'il faudra mourir au milieu des neiges du mont Jura ; cela est bien désagréable pour un homme aussi frileux que moi, VOLT. Lett. Richelieu, 6 avr. 1772.• Je me reprochais à moi-même d'être si frileux et si faible, MARMONTEL Mém. I.• Le singe le plus civilisé et le plus frileux n'a pas l'idée.... d'entretenir le feu dans nos maisons, BERN. DE ST-P. Harm. liv. V, Science des enfants..Fig.• Le carnaval s'en va, les roses vont éclore ; Sur le flanc des coteaux déjà court le gazon ; Cependant du plaisir la frileuse saison Sous ses grelots légers rit et voltige encore, A. DE MUSSET Poésies nouv. Mi-carême..Substantivement. Vous êtes un frileux, une frileuse.Plusieurs personnes prononcent frilleux, en mouillant les ll ; mais cette prononciation, qui est archaïque et provinciale, n'est pas du bon usage.XIIIe s.• Aval la ville [il] vit un homme Maigre, remis et eschiné, Frieuleus, pale et enfondu, DU CANGE frigorosus..• Hom lenz et pesanz, et froideillous et dormillous, BRUN. LATINI Trésor, p. 107.XVe s.• Une nuit il avoit ju avec elle ; si s'en retourna en sa chambre tout frileux et dit à un de ses valets de chambre : Appareillez-moi ce lit, FROISS. II, III, 96.• N'alez aux champs, tenez vous à la ville, Se vous veez que le temps soit frileux, EUST. DESCH. Poésies mss. f° 227, dans LACURNE.• Tant que je suis de vieillesce acrapé, Gouteux, frileux...., EUST. DESCH. ib. f° 332.XVIe s.• Je devisois en cette saison frilleuse, si la façon d'aller tout nud...., MONT. I, 258.• Des effects d'une passion ardente, nous retumbons aux effects d'une passion frilleuse, MONT. II, 328.Berry, fredilleux, ferdilleux, fredolloux, friler ou friller, être frileux ; wallon, froûleûs, frusleûs, froûler, avoir froid ; namur. frûleux, frîleus ; génev. frilieux ; d'après Diez, de frigidulosus, formé sur le mot classique frigidulus, diminutif de frigidus, froid.SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIREFRILEUX, EUSE. Ajoutez :S. f. Frileuse, sorte de coiffure de femme, en laine, en tricot, pour l'hiver.• Chaussons de Strasbourg, de laine et de feutre, bas, chaussettes, lainages, tricots, frileuses, capelines, tours de cou, fourrures, boas et manchettes..., le Nouvelliste d'Avranches, 30 janv. 1876.Ajoutez : XIIe s.• Qu'à tous esgarés iert castiaus et closteüre, Et à trestous fruileus buisons et couverture, le Roman d'Alexandre, p. 542.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.