- fredon
- (fre-don) s. m.1° Terme de musique vocale. Vocalise qui se composait principalement d'une foule de petits agréments abandonnés aujourd'hui.• Les Espagnols ont une disposition de gorge admirable ; mais, avec leurs fredons et leurs roulements, ils semblent dans leur chant disputer aux rossignols la facilité du gosier, SAINT-ÉVREMOND Opéra, dans RICHELET.• L'un traîne en longs fredons une voix glapissante, BOILEAU Sat. III.• Aimez-vous les fredons dans la musique ? n'aimez-vous pas mieux ces tons animés qui peignent les choses ?, FÉN. t. XXI, p. 72.• Du grand Lulli vingt rivaux fanatiques Défiguraient.... Des vers français en fredons italiques, VOLT. Goût..• Ces ariettes détachées, qui interrompent l'action et qui font valoir les fredons d'une voix efféminée, mais brillante, aux dépens de l'intérêt et du bon sens, VOLT. Sémiram. Dissert..2° Anciennement. Réunion de trois cartes semblables, à certains jeux comme le hoc, la prime. Avoir fredon de rois, de dix. Avoir deux fredons.Fig. Rendez-vous de trois personnes.• Il n'y a pas longtemps qu'on m'avoua le fredon de l'hôtel de la Vieuville, SÉV. 128.XVIe s.• Tous les fringots et fredons de la papisterie, et tout ce qu'ils appellent musique rompue et chose faite, et chants à quatre parties, ne conviennent nullement à la majesté de l'Eglise, CALV. Instit. 711.• Elles ne dedaigneront les petits fredons de ma chanterelle, YVER p. 519.• À l'escart lui estant venu encore un roy, il fist son reste, et le fredon [brelan] lui ayant succedé, il jette les quatre rois sur table...., D'AUB. Faen. IV, 10.Diez voit dans fred-on le radical frit, du latin fritinnire, gazouiller. On a aussi parlé du bas-latin frigdora, nom d'une sorte de musique qui venait de phrygium dorium, mode phrygien et dorien.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.