- fournée
- (four-née) s. f.1° La quantité de pain que l'on fait cuire à la fois dans un four. La première, la seconde fournée.Fig. et familièrement. Prendre un pain sur la fournée, se dit d'un homme qui, sur la foi du mariage, a commerce avec la femme qu'il doit épouser.2° Ce qu'on met à cuire dans les fours à tuile, à poterie, etc. Fournée de faïence, de tuiles.Fig.• Je vous enverrai Éryphile [une tragédie] de la nouvelle fournée avec trois actes nouveaux, VOLT. Lett. en vers et en prose, 19.3° Certain nombre de personnes qui sont nommées à la fois à une même dignité ; il se dit avec un sens d'ironie ou de défaveur. Fournée de pairs. Fournée de sénateurs.• René Potier poussa sa fortune à force d'années jusqu'à devenir duc et pair à l'étrange fournée de 1663, SAINT-SIMON 16, 183.Il se dit aussi de ceux qui sont jugés ensemble : On n'a fait qu'une fournée de toute la bande ; et de ceux qui sont arrêtés et emprisonnés ensemble : On les jetait en prison par fournées.XIIIe s.• Moult fet à redouter cele pesme jornée [le jugement dernier], Où nos serons jugié tuit à une fournée, Fabliaux mss. n° 7615, t. II, f° 142, dans LACURNE.• Et si est asavoir ke li forniers doit associer loaument les fournées, DU CANGE associare..XVIe s.• Un homme ne se fie pas voulentiers à une fille qui lui a presté un pain sus la fournée, DESPER. Contes, V.• Il n'y a que la premiere fournée ou la premiere pinte chere, BRANT. Dames gal. t. II, p. 358, dans LACURNE.Participe passé féminin d'un verbe inusité fourner, qui se trouve dans en-fourner, et qui vient de four ; Berry, fornée ; provenç. fornada ; espagn. hornada ; ital. fornata.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.