- fournaise
- (four-nê-z') s. f.1° Grand four où brûle un feu ardent.• Le Seigneur vous a tirés d'Égypte comme d'une fournaise ardente où l'on fond le fer, SACI Bible, Deutér. IV, 20.• D'un tyran sanguinaire il sauve trois enfants ; Dans l'ardente fournaise on les voit triomphants, CAMPISTRON Adrien, V, 4.Fig. Jeter un peu d'eau dans la fournaise, faire quelque chose pour calmer des passions, qui n'en deviennent que plus allumées.• Il sentit que tout ce que les créatures peuvent ménager de plaisir au coeur de l'homme n'est qu'un peu d'eau jeté dans la fournaise qui l'allume loin de l'éteindre, MASS. Panég. St Benoît, 1.Fig.• ....Ma tête, fournaise où mon esprit s'allume, Jette le vers d'airain qui bouillonne...., V. HUGO F. d'aut. 1.2° Par extension. C'est une fournaise, se dit d'un feu très ardent.• Bacchus et Esculape n'ont-ils pas été consumés du feu céleste ? Empédocle ne s'est-il pas jeté tout vif dans la fournaise du mont Etna ?, D'ABLANCOURT Lucien, Mort de Peregrinus..Par exagération. C'est une fournaise, se dit d'un lieu très échauffé. Le soleil donne ici en plein, c'est une fournaise.3° Il s'emploie au sens de creuset dans certaines phrases figurées. La vertu s'épure dans l'adversité comme le métal dans la fournaise.XIIIe s.• Deux fornaises de chaus que Colars devoit faire à ses cousts, DU CANGE Constantinople, Chartes, p. 26.• Et les manieres del peccié Ont alumée lor fornaise, Dont li peciere est à mesaise En autre eure que il n'est ore, GUY DE CAMBRAI Barl. et Jos. p. 2.XVIe s.• On tire volontiers un rideau pour leur oster la veue de cette fornaise ardente [le feu où les femmes dans l'Inde se brûlent après la mort de leur mari] ; ce qu'aulcunes deffendent, pour tesmoigner plus de courage, MONT. III, 129.Provenç. fornatz, fornas ; espagn. hornaza ; ital. fornace ; du latin fornacem, fournaise, du même radical que furnus, four.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.