- antipode
- (an-ti-po-d') s. m.1° Celui qui habite à l'extrémité d'un diamètre de la terre en opposition à celui qui habite à l'autre extrémité.• Pythagore disait que la terre était ronde, qu'elle était habitée en tous sens, et par conséquent qu'il y avait des antipodes qui marchaient les pieds opposés aux nôtres...., FÉNEL. Phil. Pyth..• Saint Paulin vit un possédé qui marchait la tête en bas comme un antipode, VOLT. Phil. III, 297.2° Fig. Cet homme est l'antipode du bon sens ; ses raisonnements, ses actions n'ont pas le sens commun.• Il faudrait être l'antipode de la raison pour ne pas confesser que Paris...., MOL. Préc. rid. sc. 10.• Pour faire en sorte que tout ce qui est en nous ne soit qu'erreur, il faut que Dieu ait formé tout exprès de rien un être tout nouveau qui soit l'antipode de la raison, FÉNEL. Exist. II, 12.• Tournebroches [chiens dressés à tourner la broche] par lui rendus communs en France Y font un corps à part, gens fuyant les hasards, Peuple antipode des Césars, LA FONT. Fab. VIII, 24.3° Il se dit des lieux. Les antipodes de Paris sont au sud-est de la Nouvelle-Zélande.Familièrement. Je voudrais que cet homme fût aux antipodes, bien loin, le plus loin possible.• Pour vous ôter l'idée que je suis aux antipodes, SÉV. 219.On trouve, dans St-Simon, antipode employé singulièrement pour signifier caractère opposé à.• La netteté de son esprit [du chancelier], l'agrément de ses manières, surtout son antipode de pédanterie plaisaient infiniment au roi, SAINT-SIMON 358, 227.Terme dérivé du mot grec contre (voy. anti), et terme grec signifiant pied (voy. pied).
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.