- forteresse
- (for-te-rè-s') s. f.Lieu régulièrement fortifié pour résister aux attaques d'un ennemi.• Par les soins d'un si grand roi, la France entière n'est plus, pour ainsi dire, qu'une seule forteresse qui montre de tous côtés un front redoutable, BOSSUET Marie-Thér..Fig.• C'est là [la distribution des biens et des maux] que les impies se retranchent comme dans leur forteresse imprenable, c'est de là qu'ils jettent hardiment des traits contre la sagesse qui régit le monde, BOSSUET Sermons, Provid. préambule..XIIe s.• Vers nous ne se tenra [tiendra] forteresce ne tors [tour], Sax. XXVII.XIIIe s.• Ensi furent une pieche [pièce] dou tans que il faisoient lor volentés defors [hors] fortereches, que nus ne lor deffendoit, Chr. de Rains, p. 61.• La femme, par nostre coustume, enporte en son douaire le cief [chef] manoir, tout soit ce que ce soit forterece, BEAUMANOIR XIII, 8.XIVe s.• En quelque forteresce que chiens voisent [aillent] trouver loutre, Modus, ms. f° 57, dans LACURNE.• Là monterent no gent, et font telle estourmie Que tous vont escriant : forteresse gaignie !, Guesclin. 3196.XVIe s.• Mais la fortresse de mon cueur, Dont vostre oeil fut le seul vainqueur, S'est rendue imprenable, DU BELLAY III, 54, verso..Fort ; provenç. fortalessa, fortaressa ; catal. fortalesa ; espagn. fortaleza. La dérivation s'est faite de fort à l'aide d'un suffixe al ou ar, el ou es, comme dans l'italien corsare, corsale, dérivé de corsa, course.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.