- fixe
- (fi-ks') adj.1° Qui ne se meut point, qui est toujours à la même place. Point fixe. Le baromètre est au beau fixe.• Les fièvres.... empêcheront toujours les Européens d'y faire des établissements fixes, BERN. DE ST-PIERRE Paul et Virg..Être à poste fixe en un lieu, y être à demeure, y être sédentaire.Avoir la vue fixe, les yeux fixes, le regard fixe, tenir les yeux attachés sur un objet.Avoir les yeux fixes, signifie aussi avoir les yeux ouverts et immobiles. Ce malade avait les yeux fixes.• Polyphonte, l'oeil fixe et d'un front inhumain, VOLT. Mérope, V, 6.• Le regard fixe et le sein oppressé, MILLEV. élég. liv. I.Les étoiles fixes, les étoiles qui gardent toujours la même situation entre elles, par opposition aux planètes : cette fixité n'est plus aussi absolue qu'on le croyait, vu qu'on a reconnu un mouvement de translation dans plusieurs d'entre elles.S. f. pl. Les fixes, les étoiles fixes.• C'est pour remplir ce vide [celui que présentait l'hémisphère austral], cette partie imparfaite du catalogue des fixes de Ptolomée et de Tycho, et pour seconder les soins de MM. Flamsteed et Hevelius, que M. Halley se proposa d'aller à Sainte-Hélène, MAIRAN Éloges, Halley..2° Qui ne varie point. Prix fixe.• Notre langue n'est point fixe comme la latine, elle change incessamment ; j'en demeure d'accord, lui dis-je, cette remarque.... ne vous est point avantageuse ; c'est que la latine est morte et que la française est vivante, LE LABOUREUR Avantages de la langue française, 1669, p. 10.Couleur fixe, couleur qui reste la même de quelque côté qu'on la regarde.Douleur fixe, douleur qui se fait sentir, sans discontinuation, en un point.Idée fixe, idée dominante qui absorbe l'esprit et fait taire toutes les autres pensées.3° Déterminé. S'assembler à jour fixe. N'avoir point de direction, de plan fixe.4° Réglé, par opposition à casuel. Des appointements fixes.S. m. Le fixe, la quotité fixe des appointements. Son fixe est de 1200 francs.5° Décidé à, résolu à.• Tantôt à me venger fixe et déterminée, Je jurais qu'il voyait sa dernière journée, RAC. Baj. III, 5.6° Terme de chimie. Qui n'est point volatilisable par le feu.• L'or qui, de tous les corps, est le plus fixe et le moins combustible, BUFF. Hist. min. Introd. Oeuvres, 1re part. t. VI, p. 100, dans POUGENS..Gaz fixes, gaz qui ne peuvent être amenés à l'état liquide ou solide. On dit plus souvent permanent dans ce dernier sens.Dans l'ancienne chimie, alcali fixe, nom donné à la soude et à la potasse, substances solides, par opposition à l'ammoniaque qu'on appelait alcali volatil. Sel fixe, produit cristallin obtenu en lavant les cendres des végétaux.S. m. pl. Les fixes, les corps qui ne sont pas volatilisables par le feu.7° Terme de botanique. Cloisons fixes, celles qui, à la maturité du fruit, restent immobiles et conservent leur attache, MIRBEL.8° Fixe ! loc. interj. Terme de commandement militaire, pour qu'une troupe à qui on a commandé tête gauche ou tête droite, regarde juste devant soi.XIe s.• Bataille aurez, vous en estes touz fiz [certains], Ch. de Rol. LXXXVII.XIIe s.• Se truis [si je trouve] Rolant, de mort [il] puet estre fis, Ronc. p. 42.XIIIe s.• Et Diex, qui sages est et fis, Tient à bien fait quanque je fis, la Rose, 7159.XIVe s.• Sire, ce dist Bertran, je ai de bons amis ; Je le trouveray bien, j'en suis certains et fis, Guesclin. 13660.XVIe s.• Fixes sont choses qui endurent le feu jusques à la fonte, PALISSY 378.Provenç. fix ; espagn. et portug. fixo ; ital. fisso ; du lat. fixus, part. passif de figere, fixer. L'ancien français était fis, et signifiait assuré, certain.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.