- figer
- (fi-jé. Le g prend un e devant a ou o : je figeais, nous figeons) v. a.1° Congeler, par l'effet du refroidissement, en parlant des liquides gras. L'air froid fige la graisse des viandes.Par extension.• Une goutte de venin entrée dans le sang en fige toute la masse et nous cause une mort certaine, BOSSUET Connaiss. II, 9.2° Se figer, v. réfl. Être congelé. L'huile d'olive se fige très facilement.Il se dit quelquefois de la coagulation du sang.• Celle [l'humeur] qui est rouge, qu'on voit à la fin se figer dans une palette, et qui en occupe le fond, est celle qu'on appelle proprement le sang, BOSSUET Connais. II, 9.Fig.• Ah ! vous me faites peur, et tout mon sang se fige, MOL. Éc. des f. II, 2.XIIIe s.• Figé [caillé], DU CANGE figere..XIVe s.• Elle s'estoit delivrée et avoit eu un monstre de sangofegie ou char rouge, DU CANGE sanguifluus..XVIe s.• Cela rend la chaleur des soudards, en maniere de dire, refroidie et figée, AMYOT Pomp. 99.• Les Romains souffrirent grand desadvantage au combat qu'ils eurent contre les Carthaginois prez de Plaisance, de ce qu'ils allerent à la charge, le sang figé et les membres contraincts de froid, MONT. I, 261.Dans le latin du moyen âge, figere( le 1er e prenait un accent bref) était devenu figere (le 1er e prenant un accent long), et avait pris le sens de finir, se terminer. C'est cette conjugaison qui a donné figie dans sangofigie. Il est donc vraisemblable que figer est ce figere (1er e avec un accent long), avec une acception nouvelle.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.