- fermenter
- (fèr-man-té)1° V. a. Mettre en fermentation (cet emploi actif, qui est latin et archaïque, n'est plus en usage).• On peut penser que le coeur mêle dans le sang une matière, quelle qu'elle soit, capable de le fermenter, BOSSUET Connaiss. II, 9.2° V. n. Terme de chimie. Être, entrer en fermentation.• Ce limon fangeux, fermentant sous les ardeurs du tropique, dut soutenir longtemps et multiplier à l'infini toutes ces générations impures, informes, qui n'ont cédé la terre à des habitants plus nobles que quand elle s'est épurée, BUFF. Oiseaux, t. XV, p. 3, dans POUGENS.Il se dit quelquefois de ce qui a l'apparence d'un mouvement de fermentation.• C'est ainsi qu'une demi-once de sel volatil d'urine et trois onces de vinaigre, en fermentant, font baisser le thermomètre de neuf à dix degrés, VOLT. Ess. sur la nat. du feu, III, 1.3° Fig. S'agiter, s'émouvoir. Les esprits, les têtes fermentent.• Dans les coeurs irrités la sédition fermente, ANCELOT Fiesque, III, 3.Il se dit aussi des passions et des sentiments.• La honte, le remords, la rage, la douleur, Mille poisons brûlants fermentent dans mon coeur, DE BELLOY Siége de Calais, II, 1.• Mais où l'on vécut libre, un reste de courage Longtemps fermente et fait détester l'esclavage, M. J. CHÉN. Gracques, I, 2.XVIe s.• Il inventa le levain pour fermenter la paste, le sel pour luy donner saveur, RAB. Pant. IV, 61.Lat. fermentare, mettre en fermentation, de fermentum, ferment.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.