- faste
- faste 1.(fa-st') s. m.1° Magnificence qui se déploie et s'étale. Le faste royal.• Benadad était un roi timide et vain qui n'avait que du faste et de l'orgueil, BOSSUET Polit. IX, VI, 8.• Quel sera quelque jour cet enfant merveilleux ? Il brave le faste orgueilleux, Et ne se laisse point séduire à tous ses attraits périlleux, RAC. Ath. II, 9.• Le faste de la cour voluptueuse de Léon X pouvait blesser les yeux ; mais aussi on devait voir que cette cour même polissait l'Europe et rendait les hommes plus sociables, VOLT. Moeurs, 127.• Du faste des grandeurs autrefois entourée, VOLT. Scythes, I, 3.2° Affectation de paraître avec luxe et éclat.• J'ai remarqué l'horreur que ce peuple a montrée Lorsque avec tant de faste il a vu ses faisceaux [de César] Marcher arrogamment et braver nos drapeaux, CORN. Pomp. IV, 1.• Nous exhortons tous ceux qui peuvent donner plus abondamment à faire pour leur salut éternel ce qu'ils font tous les jours pour le faste du siècle, FÉN. t. XVIII, p. 526.• Ces temps où le faste n'était pas devenu une bienséance à un ministère d'humilité, MASS. Or. fun. Villars..• Dans les déclamations contre la finance, ce n'est ni la générosité ni la justice qui réclament, quoiqu'elles en eussent souvent le droit et l'occasion, c'est l'envie qui poursuit le faste, DUCLOS Considér. moeurs. ch. 10.• Le faste nous tient lieu d'une haute noblesse, DESTOUCHES Diss. IV, 4.• Que mes armes sans faste, emblème des douleurs...., VOLT. Tancr. III, 1.3° Par extension, étalage, ostentation dans les actes ou dans les paroles.• La Rappinière reçut son compliment avec un faste de prévôt provincial, et ne lui rendit pas la dixième partie des civilités qu'il en reçut, SCARRON Rom. com. I, 5.• Toujours un peu de faste entre parmi nos pleurs, LA FONT. Matrone..• Mais sa muse [de Ronsard], en français parlant grec et latin, Vit dans l'âge suivant, par un retour grotesque, Tomber de ses grands mots le faste pédantesque, BOILEAU Art p. I.• C'est en Espagne un Ximénès, sous Isabelle, qui, après la mort de la reine, est régent du royaume, qui, toujours vêtu en cordelier, met son faste à fouler sous ses sandales le faste espagnol, VOLT. Moeurs, 121.• Sottise ! amis ; point de folle dépense ; Laissez aux grands le faste des regrets, BÉRANG. Mon tomb..• Tous [à Quiberon] succombaient sans peur, sans faste, sans murmure, V. HUGO Odes, I, 4.Fig.• Ces lettrés [de la Chine], Qui, trop enorgueillis du faste de leurs lois...., VOLT. Orphel. II, 7.Faste n'a pas de pluriel.Corneille, en imitation du XVIe siècle, a dit fast sans e : Il entre avec éclat, mais votre populace Ne voit point sur son front de fast ni de menace, les Vict. du roi, 1667.XVIe s.• Elle servira plus à le ruiner de despense et de fast somptueux qu'à l'aggrandir, Sat. Mén. p. 179.Lat. fastus, faste, proprement hauteur, d'où fastigium, faîte.————————faste 2.(fa-st') adj.Terme d'antiquité romaine. Jours fastes, jours où il était permis de rendre la justice, par opposition à jours néfastes.Lat. fastus, de fas, la justice, de fari, prononcer.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.