- fanfare
- (fan-fa-r') s. f.1° Terme de musique. Air dans le mode majeur et d'un mouvement vif et bien rhythmé, exécuté par des cors ou des trompettes.• Casimir [prince palatin] fait porter en triomphe au son des fanfares les dépouilles de la France, VOLT. Moeurs, 173.• Je n'ai jamais entendu, sans une certaine joie belliqueuse, la fanfare du clairon, CHATEAUB. Mart. VI.Par extension, toute musique militaire, et souvent celle qui se rapporte à des actes militaires.• Au bruit des lugubres fanfares, Hélas [enfants !] vos yeux se sont ouverts, BÉRANG. Orage..2° Terme de vénerie. Air qu'on sonne au lancer du cerf. Sonner la fanfare.3° Réunion de musiciens se servant d'instruments de cuivre ; beaucoup de villes ont de ces sociétés qui se forment à côté des orphéons. La fanfare de Melun se rendra à cette fête.4° Fig. Démonstrations de triomphe et de satisfaction.• Le roi méprisa ces superbes fanfares [menaces prononcées publiquement par Charles-Quint devant le pape et les cardinaux], mais répondit aux accusations par une lettre apologétique qu'il adressait au saint-père et aux cardinaux, MÉZERAY Abrégé de l'Hist. de Fr. t. IV, p. 588, Amst 1688.• Voilà ton demi-cent d'aiguilles de Paris, Que tu me donnas hier avec tant de fanfare, MOL. le Dép. IV, 4.XVIe s.• L'inclination à la liberté, et à tant de belles fanfares qu'ils guignent de loin, que le monde leur jette en veue, ne leur fait venir que trop d'envie d'en sortir [du collége], LANOUE 122.• Ils y envoyerent huit ou neuf cens lances, et force harquebusiers à cheval, faisans de grandes fanfares de trompettes, et crians bataille, LANOUE 647.• Il leur manda par ung trompette, qu'il n'avoit pas agreables telles fanfares [réception triomphale], CARLOIX x, 13.Anc. espagn. fanfa, vanterie. Diez pense que c'est un mot créé par onomatopée. Le fait est qu'on ne lui trouve pas de racine.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.