- factice
- (fa-kti-s') adj.1° Qui est fait ou imité par l'art.• Plusieurs compositions de pierres factices qui imitent la dureté et le brillant des pierres précieuses autant que le permet la différence des moyens employés à les produire, CONDORCET Margraaf..2° Fig. Qui n'est pas naturel. Un goût factice. Une sensibilité factice.• On remet cet être factice [un enfant] entre les mains d'un précepteur, J. J. ROUSS. Ém. I.• On parle beaucoup de ma gaieté ; je crois, moi, qu'elle est factice, malgré le naturel dont on me loue, GENLIS Ad. et Théod. t. I, lett. 6, p. 24, dans POUGENS.Besoin factice, besoin qui résulte non de la nature, mais du caprice ou de l'habitude.• À leurs besoins ils bornent leurs désirs, Mais sans chercher, au gré de vains caprices, à se créer mille besoins factices, MALFIL. Narcisse, ch. I.3° Terme de grammaire. Mot factice, mot qui n'est pas reçu, mais qui est formé selon l'analogie, et aussi mot formé par imitation d'un son, par exemple glouglou.4° Terme de logique. Idée factice, idée qui dérive d'un travail de l'intelligence, par opposition à idée innée, qui s'y forme spontanément, et à idée adventice, qui y vient du dehors, par exemple celle d'un centaure, d'un hippogriffe, etc.5° Terme de bibliographie. Recueil factice, recueil fait de morceaux qui ne sont associés que par la reliure.XIIIe s.• Faitisse [bien faite] estoit et avenant, Je ne sais fame plus plaisant, la Rose, 1249.XVe s.• ....hanches charnues, Elevées, propres, faictisses, à tenir amoureuses lysses, VILLON les Regrets de la belle heaulmiere..• Pain blanc, fectis et bis, Ordonn. avril 1485.XVIe s.• [Un maistre des monnoies jugea] une image d'or, après plusieurs examens, estre bon or, mais factis et non naturel, Contes d'Eutrapel, p. 134, dans LACURNE.Lat. factitius, de facere, faire (le radical fact, et le suffixe titius, voy. ICE, suffixe). L'ancien français faitis, le provençal faitis en dérivent, il est vrai, mais ont le sens de beau, bien fait.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.