- extravaguer
- (èk-stra-va-ghé), j'extravaguais, nous extravaguions, vous extravaguiez ; que j'extravague, que nous extravaguions, que vous extravaguiez ; extravaguant, v. n.1° Dire, faire des choses folles et dépourvues de raison.• De grâce, est-ce pour rire, ou si tous deux vous extravaguez, de vouloir que je sois médecin ?, MOL. le Méd. malg. lui, I, 6.• Je mets en fait qu'il n'y a jamais eu de pyrrhonien effectif parfait ; la nature soutient la raison impuissante, et l'empêche d'extravaguer jusqu'à ce point, PASC. Pensées, t. I, p. 292, éd. Lahure..• Un homme qu'une fièvre ardente fait extravaguer, BOSSUET Hist. II, 11.2° S'extravaguer, v. réfl. Faire des digressions intempestives ; sens aujourd'hui hors d'usage.• La poste me retient vos lettres un ordinaire, parce qu'elle arrive trop tard à Paris, et elle me les rend au double le courrier d'après ; c'est pour cela que je me suis extravaguée comme vous voyez ; qu'importe ? en vérité, il faut un peu, entre bons amis, laisser trotter les plumes comme elles veulent, SÉV. Lett. 24 nov. 1675.XVIe s.• Il fault la garder [la vue] d'extravaguer ny çà ny là hors les ornieres que l'usage et les loix luy tracent, MONT. II, 314.• Duris est assez coustumier d'extravaguer hors de la verité, AMYOT Péric. 53.• J'en ferais forces contes, mais je m'extravaguerais trop de mon sujet, BRANT. Dames gal. v..Lat. extra, hors, et vagari, vaguer.SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIREEXTRAVAGUER. Ajoutez :3° Au propre, vaguer loin du chemin.• Un boiteux arrive plus tôt au but par le droit chemin, que le meilleur coureur du monde qui extravague, et s'égare d'autant plus qu'il va vite, LA MOTHE LE VAYER Dial. d'Oratius Tubero, t. II, p. 53.Cet emploi est archaïque.
Dictionnaire de la Langue Française d'Émile Littré. d'Émile Littré. 1872-1877.